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Médias publics-Elections couplées de 2012: Les ordres de passage des partis sont connus

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a rencontré, le jeudi 8 novembre 2012 à Ouagadougou, les responsables des partis politiques et des organes de presse pour échanger avec eux sur la stratégie de couverture médiatique des élections couplées, législatives et municipales  de décembre prochain. A cette occasion, le tirage au sort de l’ordre de passage des partis politiques dans les émissions et publications parrainées par l’institution a été effectué.

 

Chaque parti politique  en lice pour les élections couplées, législatives et municipales 2012 au Burkina Faso, connaît, depuis hier, jeudi 8 novembre 2012, le jour et son rang de passage dans les émissions et pages des organes d’Etat : la Radio nationale du Burkina, la Télévision nationale du Burkina et les Editions Sidwaya. Un tirage au sort assisté par ordinateur a été effectué, à cet effet, à la faveur d’une rencontre organisée par le Conseil supérieur de la communication entre les représentants de partis politiques et des responsables d’organes de presse, à Ouagadougou.
« Cinq minutes pour convaincre », « messages de campagne », « programmes croisés », « pages spéciales de la campagne », « numéro spécial Sidwaya », telles sont les cinq émissions et publications parrainées par le CSC. Les partis politiques ont ainsi la possibilité de conquérir l’électorat à travers ces émissions et publications. Ils pourront décliner et/ou défendre les programmes de société et projets qu’ils ambitionnent mettre en œuvre dans le cadre du développement du Burkina Faso dans l’émission « cinq minutes pour convaincre », « message de campagne » et « programmes croisés ». Les partis en compétition ont droit, chacun, à une demi-page noir et blanc dans le quotidien Sidwaya, durant la campagne électorale. Une interview de chacun des responsables des 74 partis va être publiée dans le journal, dans un numéro spécial. Tous ces espaces s’inscrivent dans la stratégie  du CSC en vue d’une couverture médiatique efficiente des élections du 2 décembre 2012.
L’égal accès aux médias d’Etat
La présidente de l’institution, Béatrice Damiba, qui a dirigé la rencontre, en présence des membres du conseil et du représentant du ministre de la Communication, Adama Barro, a précisé que les passages dans les médias sont gratuits. Selon les explications de Mme Damiba, un appui financier sera versé aux organes en guise de compensation. « Des échanges que nous avons eus avec le ministre de la Communication, un effort pour doter les médias publics de moyens logistiques conséquents est actuellement entrepris par le gouvernement », a-t- elle ajouté. Comment garantir l’égal accès aux médias publics de 74 partis en deux semaines de campagne ? C’est cette équation que le CSC veut résoudre à travers les émissions et pages proposées. « En définitive, nous avons fait le choix de la juxtaposition du discours électoral : un parti politique bénéficiant d’une plage horaire ou d’un espace journal peut s’adresser à ses électeurs potentiels tant pour les législatives que pour les municipales », a expliqué Mme Damiba. Il revient donc aux partis de mettre l’accent sur le scrutin qui focalise leur centre d’intérêt et de savoir gérer leur temps d’antenne ou de parole à bon escient.
A entendre la première responsable du CSC,  les messages et activités des partis politiques en lice aux municipales uniquement, seront pris en charge par les médias de proximité. Les médias confessionnels ont été associés à la couverture médiatique des élections dans le souci d’un meilleur maillage médiatique et de la volonté de permettre à tous les partis d’avoir de la visibilité. L’innovation majeure, a dit Mme Damiba, réside dans la participation des médias en ligne et le tirage électronique. Les médias publics sont tenus au respect de la règle de l’égal accès. Avec les médias privés, ils se doivent de respecter le pluralisme et l’équilibre de l’information ainsi que  l’équité dans le traitement de l’information électorale.  Pour vérifier le respect par les médias des règles pendant cette période particulière, le CSC a recruté une centaine d’observateurs qui seront formées et déployés dans les localités abritant les médias de proximité.  Un guide  pour le traitement de l’information en période électorale a été élaboré à l’intention des hommes et femmes de médias. « Les journalistes devraient avoir ce fascicule à portée de main tout le long de la campagne électorale », a suggéré Mme Damiba. Celle-ci s’est prêtée, à l’issue de sa présentation, aux questions des participants.
Les préoccupations exprimées ont porté essentiellement sur la couverture médiatique des activités en dehors des émissions et publications parrainées par le CSC. A ce propos, la présidente du CSC a indiqué que  les activités non prises en charge par son institution peuvent être couvertes par les médias dans le respect du principe de l’équilibre. Dans cette optique, les responsables de médias publics ont invité les partis  politiques à transmettre leur programme d’activités pour une prise en charge efficace. Et, pour eux, la date du 12 novembre 2012 est l’idéal. Les enregistrements des activités par des privés pour la diffusion sur la Télévision nationale sont possibles dans le respect des formats adéquats. Les contenus des médias, l’une des préoccupations soulevées, feront l’objet d’une attention particulière du CSC en vue de faire respecter les règles établies pendant la période électorale.

Séraphine SOME/MILLOGO
serasome@yahoo.fr

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Paroles des participants

Simplice Tehegohi, Directeur de la radio LCP :
« J’apprécie positivement la rencontre entre le CSC et les partis politiques. Je trouve qu’il y a eu une amélioration par rapport aux rencontres des années antérieures. On sent que le CSC a pour ambition d’être vraiment neutre dans le processus de couverture médiatique. La preuve est que tout a été fait de manière électronique. Cependant, on remarque que le CSC et tous ceux qui sont impliqués dans le processus sont limités par le temps. C’est à ce niveau que se situe mon inquiétude. Il faut être vigilant pour éviter qu’il y ait des dérapages ».

Mamadou Kabré, président de Prit Lannaya :
« Ces échanges entrent dans le cadre des prescriptions fixées par la loi au Burkina Faso. Avec l’enjeu de ces élections, nous déplorons le temps imparti pour convaincre l’électorat. Cinq minutes, ce n’est   pas suffisant, étant entendu que le Burkina Faso est polyglotte avec la langue officielle, le français, et les langues nationales. Il y a aussi les difficultés liées aux conditions de travail des organes de presse. S’ils n’ont pas les moyens pour faire leur travail convenablement, ils pourraient être pris à parti par les partis politiques qui auront à déplorer une faible couverture ou une absence de couverture. Il aurait donc fallu que l’on permette aux partis politiques de disposer de suffisamment de temps pour convaincre l’électorat, mais également leur donner les moyens de pouvoir suivre les partis. Il aurait été bien de tenir la rencontre deux ou trois semaines avant le début de la campagne pour permettre aux partis de mieux se préparer ».

Michel Ouédraogo, représentant du CDP :
« C’est un très bel exercice de démocratie et de transparence. Il faut saluer  l’initiative et l’innovation du tirage électronique. Le souci, c’est la recherche d’un égal accès des médias publics aux partis ainsi que l’équilibre. Mais cet équilibre est parfois source d’injustice pour les grands partis. Il faut travailler à améliorer cette notion et celle d’équité. »

Rabankhi Abou-Bakr Zida, Directeur général des Editions Sidwaya :
« L’exercice de ce matin  constitue un pas de plus vers la campagne électorale. 
Et qui dit campagne électorale dit période sensible. C’est également une période pendant laquelle les organes de presse publics sont beaucoup sollicités. Il s’est agi d’organiser le passage dans les organes de presse publics afin de permettre une meilleure couverture de la campagne et que les médias  en sortent grandis.
C’est l’occasion pour nous de mettre tout en œuvre pour réussir cette échéance et donner un signal positif quant à l’état de la démocratie dans notre pays ».

 

Propos recueillis par S.S.



09/11/2012
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