SAKISIDA

ZOODOINFOS.La médiation interne conduite par l’ancien président Jean Baptiste Ouédraogo est terminée. Le mandat exigé par l’opposition politique de la part de la majorité n’a pas été apporté. C’était ce lundi 10 mars 2014 au centre d’accueil Marie Immaculée.

Echec ! C’est le constat que l’on peut faire au terme de la rencontre de ce matin entre la majorité, la médiation et l’opposition. On ne peut pas véritablement dire qu’il y a eu négociation entre ces trois parties. La première rencontre du 3 février a permis simplement aux médiateurs de présenter les positions de chaque camp. Le 5 février, avant que Jean Baptiste Ouédraogo et ses pairs ne puissent dire quelque chose, la majorité a demandé un report pour une concertation à l’interne. Le 10 février, c’est au tour de l’opposition d’exiger un mandat du président du Faso à la majorité. Dans un tel dialogue de sourds, il n’a pas été étonnant que ce quatrième round soit en même temps le début et la fin de la médiation autosaisie. Le temps mis par les trois parties dans la salle de conférence avait pourtant fini par convaincre les journalistes que le mandat tant réclamé était enfin au rendez-vous. D’autant plus que le chef de file de l’opposition avait juré que la rencontre n’allait pas dépasser 3 mn si le fameux « sésame » n’était pas présenté. Mais après environ plus d’une heure de « conclave » la fumée qui est sortie était visiblement noire.

Explications

Selon le chef de file de l’opposition, son camp a réaffirmé son exigence du mandat au début des travaux. Mais comme la majorité n’avait pas ce mandat, la médiation a fait le constat du désaccord et a décidé de mettre fin aux travaux. L’opposition se dit pourtant disponible pour d’autres cadres de négociations qui ont pour but de sauvegarder l’intérêt supérieur de la nation. Elle entend pourtant le faire dans le respect des principes qui gouvernent son action. Une rencontre directe avec le président du Faso n’est pas non plus à exclure. L’opposition avait d’ailleurs rencontré le chef de l’Etat pour parler de la vie de la nation le 14 novembre 2013. Un mémorandum qui comportait les questions qui ont fait l’objet de la médiation autosaisie a même été laissé à Blaise Compaoré. En ce qui concerne la majorité, Assimi Koanda a accusé l’opposition politique d’être à l’origine de l’échec de la médiation. Pour lui, l’exigence du mandat de l’opposition ne se fonde sur rien. Il ajoute même que c’est la majorité qui devait à la limite demander un mandat à Zéphirin Diabré et à ses compagnons. Il faut dire que le secrétaire exécutif du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), doute de la représentativité de ceux qui disent parler au nom de l’opposition. Assimi Koanda a été clair : « c’est une volonté de bloquer le dialogue et une manière de manquer de considération et de respect à ces hautes personnalités qui ont géré notre pays et qui sont des hommes de conviction et de foi » qui a conduit l’Opposition à exiger un mandat de notre part.
La conférence de presse que la médiation a prévu d’organiser ce soir à 16 h permettra certainement de voir clair dans cette histoire.

Fidwendé SAWADOGO