PELERINAGE DIOCESAIN A OUAGADOUGOU :‘’Yagma 2013’’ a encore tenu ses promesses de mobilisation
Dimanche 10 février 2013. L’archidiocèse de Ouagadougou avait donné
rendez-vous à la communauté catholique locale, sur le site du Sanctuaire Notre
dame de Dame de Yagma, pour son pèlerinage annuel diocésain. Et encore une fois,
la mobilisation a été exceptionnelle.
Yagma. Axe Ouagadougou-Ouahigouya. Il est un peu plus de 14 heures, en cette
journée dominicale du 10 février 2013. La messe vient à peine de s’achever.
S’apprêtant à regagner sa voiture marquée de l’insigne « personnalité
ecclésiastique », l’archevêque métropolitain de Ouagadougou, monseigneur Philipe
Ouédraogo, échange brièvement avec un fidèle. Puis il lui lance assez
distinctement, « il y a eu du monde ! » Ce qu’acquiesce aussitôt son
interlocuteur.
Beaucoup de monde au large, à Yagma
On peut le dire en effet, le pèlerinage annuel diocésain sur le site du
sanctuaire Marial de Yagma n’a pas dérogé à sa tradition de mobilisation. Il a
encore tenu toutes ses promesses.
Très tôt le matin, c’est une foule des grands jours qui s’est jetée sur les
routes. En voiture, en bus, à moto, à vélo ou à pieds, ce sont des centaines de
milliers de personnes qui ont pris la direction du sanctuaire Marial.
Sur place, difficile de trouver une place assise, alors qu’il n’est que huit
heures. Les pèlerins ayant tôt fait d’occuper tous les espaces qui pouvaient les
aider à suivre la cérémonie, il faut se débrouiller comme on peut. Peu importe
l’absence de confort et même l’ardent soleil qui s’est annoncé.
Une célébration axée autour de la paix
Une cérémonie religieuse sur un site marial peut-elle se passer du thème de
la paix ? Non. Et encore moins dans la pure tradition catholique.
Et comme le rappellera monseigneur Philippe Ouédraogo, le célébrant
principal, sans la paix il est difficile d’envisager un développement sérieux et
durable.
C’est pourquoi il a mis en évidence la responsabilité de tous, dirigeants
comme citoyens, à travailler à être des artisans de paix sous la conduite
éclairée de la foi.
Une liturgie haute en couleur
Français, mooré, latin et dioula ont été les langues dans
lesquelles la messe a été dite. Entre les chants bien animés par la chorale et
par la fanfare ainsi que les pas de danse exécutés devant l’autel,
l’inculturation a joué à fond sa partition.
Et comme pour bien le confirmer, voilà qu’en pleine messe, un bidon laisse
échapper bruyamment son bouchon. Quelques instants après, c’est un parfum de
dolo qui envahit les lieux ; sourire dans l’assistance, la célébration peut se
poursuivre…
Une Eglise autonome
Dédicacée la veille, l’église notre Dame de Yagma a constitué un pan
important de l’homélie prononcée par l’Archevêque métropolitain de Ouagadougou.
Certes le temps mis (22ans) a été long pour mobiliser les 500 millions de FCFA
nécessaires au projet.
Mais pour les responsables de l’église catholique, tout est dans le symbole.
Car c’est un bel exemple d’auto prise en charge qui est ainsi donné par les
fidèles au plan local, diront-ils.
Il faut donc aller plus loin dans cette vision, pour créer les conditions
d’une église qui compte ses propres forces pour aller de l’avant. Tel est le
message adressé à l’assistance.
Deux projets importants : famille et solidarité
L’archidiocèse de Ouagadougou, aux dires de son premier responsable, tient à
la réalisation de deux projets majeurs.
A savoir, le premier, la construction de la maison Nazareth pour la pastorale
familiale. Quant au second, il s ‘agit d’une maison de repos pour les prêtes
âgés et malades.
Dans le premier cas, l’Eglise catholique veut apporter sa réponse à la
problématique de la crise de la famille au Burkina.
Une famille au sens religieux du terme et perçue comme la cellule de base de
la famille, a tenu à préciser l’orateur du jour ; il ne s’est d’ailleurs pas
fait prier pour dire tout le bien qu’il pensait du projet de mariage gay promu
sous d’autres cieux. Il est en contradiction avec nos valeurs, a-t-il dit.
Service d’ordre débordé mais tenace
Comme il fallait s’y attendre, les forces de l’ordre commises à la sécurité
des lieux ainsi que le comité interne mis en place pour canaliser la foule, ont
été rapidement débordés par le flot impressionnant de pèlerins.
Malgré tout ils sont arrivés à tirer convenablement leur épingle du jeu. Mais
non sans difficultés, on s’en doute aisément ; surtout au regard des contraintes
qu’il fallait gérer simultanément sur un site à ciel ouvert. En un mot, la
sécurité a été bien assurée sur place.
Juvénal SOME
Lefaso.net
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