Policiers tués sur l’axe Foubé-Barsalogho : la demande de rançon des terroristes aux familles des victimes
Alors que la nation entière est encore sous le choc suite à l’embuscade meurtrière sur l’axe Foubé-Barsalogho qui a coûté la vie à 11 policiers le 21 juin 2021, une autre étape vient d’être franchie par les terroristes qui réclament des rançons. En effet, ils utilisent le numéro d’un des policiers tombé lors de l’embuscade pour contacter un membre de sa famille à qui ils demandent le paiement d’une rançon afin de le libérer.
Du chantage. Le mot ne suffirait pas pour décrire cette conversation entre un terroriste et un proche d’une des victimes de l’embuscade meurtrière du 21 juin dernier. L’enregistrement dure une dizaine de minutes. Au bout du fil, une voix d’enfant prétendue être celle d’un ravisseur, échange, en langue mooré, avec un proche de Derra Lassané, supposé être un otage, alors que ce dernier est cité parmi les 11 victimes de l’embuscade.
« Vous dites d’envoyer de l’argent ; à quoi cet argent est-il destiné ? Mon frère est-il entre vos mains ? », questionne le proche de l’« otage » qui se présente par la suite sous le nom d’Amidou Derra. « Oui, il est avec nous. Mais vous ferez mieux de nous envoyer de l’argent sinon il risque de mourir de faim », répond la voix enfantine, guidée par un souffleur adulte.
« Mais vous m’aviez pourtant dit que vous l’avez tué ! », renchérit le frère de « l’otage » qui, vraisemblablement, n’avait pas enregistré les premières minutes de la conversation. « Non, nous ne l’avons pas tué, c’est juste une rançon que vous devez payer », soutient le prétendu ravisseur. « S’il est vrai que vous ne l’avez pas encore tué, vous pourriez me le passer au téléphone. Si je suis rassuré, je suis prêt à payer la rançon ? », a assuré celui qui se présente comme Amidou Derra, suscitant ainsi la stupéfaction de son interlocuteur. Et ce dernier de demander l’identité de l’otage, comme pour s’assurer de ne pas faire parler un autre : « C’est bien Adama votre frère ? » « Non, il s’appelle Alassane », déclare celui qui s’est dit prêt à payer la rançon. « Alassane, lui, nous l’avons tué », poursuit l’autre en demandant si celui avec qui il échangeait depuis plusieurs minutes prie régulièrement et s’il maitrise des versets du Saint Coran ?
Amidou Derra qui espérait entendre la voix de son frère se prête au jeu en récitant quelques sourates. Mais lorsqu’il renvoie à « l’enfant », un verset à traduire, celui-ci fait montre d’incapacité sans s’avouer vaincu : « Vous connaissez les sourates mais vous ne priez pas, ici nous vivons la foi et nous vous recommandons de nous rejoindre. Votre frère a été tué parce qu’il a pris les armes contre nous ».
« Si vous l’avez tué, nous n’avons plus rien à nous dire », déclare Amidou Derra, tenant mordicus à s’assurer que son frère est en vie. Et lorsqu’il demande une dernière fois à parler à Lassané Derra, la réponse est sans appel : « vous ne le reverrez plus si ce n’est pas dans l’au-delà ».
Lobspaalga.com
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