Le lundi 2 février 2015, aux environs de 19 heures, des jeunes du quartier Patte d’oie, ex-secteur 15 de la ville de Ouagadougou, ont incendié « l’auberge de la gare routière » communément appelée « la chambre de vieux », à usage de chambres de passe. Les raisons de cette colère sont dues, selon les jeunes, à la proximité des chambres de passe de la mosquée et la bagarre qu’il y a eu entre un jeune du quartier et les gérants de l’auberge.
Plus rien ne reste dans cette auberge, située non loin de la cité universitaire de la Patte d’Oie. Les lits des chambres, les portes en vitre, le bar de l’auberge, les ventilateurs, les tables, les postes téléviseurs, et bien d’autres matériels, sont tous partis en fumée. Les tentatives de notre équipe, de rentrer en contact avec le propriétaire des lieux, sont restées vaines. Selon un employé de l’auberge, les jeunes sont venus aux environs de 19h et sans explication, ils ont forcé la porte et dès qu’ils sont rentrés, ils ont commencé à mettre le feu.
« On a essayé de les raisonner, mais c’était trop tard », a confié l’employé qui se défend : « Vu la proximité avec le lieu de culte (Ndlr : une mosquée se trouve en face de l’auberge), notre patron avait décidé de fermer, la grande porte de l’auberge qui faisait face à la mosquée ». En tout cas, la fermeture de cette porte n’a visiblement pas satisfait les jeunes du quartier. Des jeunes qui ont littéralement incendié et saccagé les chambres de passe.
« Le constat est déplorable. On n’a même pas pu prendre, ne serait-ce qu’une bouteille », fait remarquer l’employé qui se réjouit tout de même : « Nous remercions le seigneur parce qu’il n’y a pas eu de blessé, ni de perte en vie humaine ».
Les jeunes, eux, se défendent en ces termes : « C’est un lieu de prostitution. Les filles se promènent presque nue dans le quartier, sans même tenir compte de la proximité avec le lieu de culte. Au moment ou la clôture de la mosquée n’avait pas de portail, on n’a surpris des gens dans la cour de la mosquée et cela est contraire aux normes de la religion. Avant-hier soir (Ndlr : le 1er février) ils ont voulu courtiser une de nos femmes avec force. Le même jour, les loubards de l’auberge ont battu à sang un de nos frères. Raison pour laquelle nous avons décidé d’en finir avec ce lieu ».
Selon un jeune qui a requis l’anonymat, « ce lieu est un nid de la délinquance et du banditisme. N’importe qui peut venir soit disant pour se soulager et tard dans la nuit rentrer dans le quartier pour opérer ». « Nous ne voulons pas de cela dans notre société. Autant que moi les gens savent que cela peut empoisonner la jeunesse du quartier », se justifie-t-il.
Par IBZ
