Secteur 29 de Bobo : Une mère de trois enfants déguerpie de sa « propre » cour
Le jeudi 08 juillet 2021 restera à jamais gravé dans la mémoire de Siré Fanta Bâ pour avoir vécu une scène amère. En effet, cette dame, secrétaire de profession âgée de 53 ans a été déguerpie de sa « propre » cour située à Belle-ville non loin de la clinique Eurêka.
Pour cause, la parcelle qu’elle a achetée pour y construire et habiter avec ses enfants appartenait à autrui. Quelle déception pour la pauvre Siré Fanta Bâ qui n’a eu que ses yeux pour pleurer ce jeudi matin du 08 juillet 2021.
Plus besoin de décrire la tristesse qui se lisait sur son visage du fait de son déguerpissement d’une cour dont elle s’est saignée pour construire et là où elle habitait déjà avec ses trois enfants. Lorsque nous avons rencontré Siré Fanta Bâ sur les lieux, elle nous a expliqué les raisons de son déguerpissement.
« J’ai acheté la parcelle depuis 2014 des mains d’un certain Alassane Sawadogo. Plus tard, il s’est révélé que ce dernier a établi un faux extrait d’acte de naissance et une fausse CNIB au nom d’un certain « Nana » pour pouvoir me vendre la parcelle qui appartient à ce dernier. Avant de conclure l’achat, j’ai pris le soin de vérifier tous les papiers au niveau du cadastre et du guichet unique du foncier. De mes démarches, j’ai pu m’en rendre compte que ce sont des papiers originaux alors qu’en réalité, c’était du faux » relate-t-elle.
Après acquisition de la parcelle, la bonne dame, selon ses propres dires, a contracté un prêt à la banque pour pouvoir mettre son terrain en valeur afin d’y aménager avec ses trois enfants.
Le regard hagard avec des larmes aux yeux, elle raconte le début de sa mésaventure : « il y a maintenant près de deux ans de cela j’ai reçu une convocation à la gendarmerie me disant que je n’étais pas la propriétaire de la dite parcelle et que c’était la propriété d’un certain « Nana ». Dès cet instant j’ai commencé à m’inquiéter. J’ai porté plainte en justice contre le nommé Alassane Sawadogo qui m’a vendu la parcelle. Malheureusement cette plainte a trainé et même jusque-là, elle n’a pas abouti ».
« Un jour, j’étais là assise et on m’a signifié une mise en demeure me demandant de quitter la cour » a-t-elle expliqué. Et tout ce qui était jusque-là, pour dame Siré Fanta Bâ comme un cauchemar, s’est réalisé tôt dans la matinée de ce jeudi 08 juillet 2021. Manu militari, elle a été déguerpie de sa « propre » cour. « Comme vous le constatez, tous mes bagages sont dehors. Je ne sais quoi faire après tant d’années de souffrance pour pouvoir construire cette maison » laisse-t-elle entendre d’un ton fataliste.
Désespérée, Siré Fanta Bâ a décidé de rejoindre sa grande famille dans le quartier Diarradougou en attendant d’avoir suite à sa demande pendante en justice sur cette affaire.
Siré Fanta Bâ n’est qu’un exemple de cas de ce genre dont nous avons pris connaissance sinon bien d’autres personnes vivent la même situation dans l’anonymat. C’est donc dire à toute personne voulant acquérir une parcelle d’être très prudente car les faussaires ont de ces fois, d’incroyables talents.
JK/Ouest-info.net
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