SEYDOU OUEDRAOGO : « Je maintiens ma grève de la faim »
Pas de contact, pas de communication directe entre acteurs au sujet de la
grève de la faim à la Filature du sahel (FILSAH). Après 11 jours de grève,
Seydou Ouédraogo et son Directeur général ne communiquent que par voie de
presse. Disons que le gréviste ne croit pas à la main tendue de son directeur,
Abdoulaye Nabolé, à travers Lefaso.net et d’autres médias. Sa réaction suite à
l’intervention de ce dernier, le meeting des travailleurs de la FILSAH à la
bourse du travail prévu le lundi 1er Avril 2013, la suite a donner aux
évènements, dans ces lignes qui suivent.
Lefaso.net : Avez-vous pris connaissance de l’invite de votre DG,
Abdoulaye Nabolé à surseoir à votre grève de la faim ?
Seydou Ouédraogo :
Oui. J’ai lu sa réaction sur Lefaso.net et sur
d’autres médias
Lafaso.net : Quelle est votre position après son intervention ?
Seydou Ouédraogo :
Je maintiens ma grève de la faim. Pour avoir été
un collaborateur de mon DG, je sais qu’il tient difficilement ses promesses.
Donc j’attends de le voir, de discuter avec lui avant de revoir ma position.
Lefasonet : Qu’attendez-vous du gouvernement burkinabè ?
Seydou Ouédraogo :
En réalité on ne demande pas un traitement
privilégié de la part du gouvernement. Nous on veut seulement qu’une équipe
d’experts viennent constater l’applicabilité du traité sur la convention
collective applicable aux travailleurs des industries textiles du Burkina
Faso.
Lefaso.net : Revenons à l’intervention de votre directeur. Selon lui,
à part des crises internes propres à toutes les entreprises, la FILSAH se
porterait bien. Êtes-vous d’avis avec lui ?
Seydou Ouédraogo : Il peut le dire. Mais vous savez, la gendarmerie et la
compagnie républicaine de sécurité ont séjourné pendant 45 jours à la FILSAH
courant 2011. Et depuis, des menaces sont légions à l’encontre du DG. Par voie
d’un huissier de justice, mon directeur avait même annulé mon congé à cause des
risques de débordement. De toute façon, la suite des évènements prouvera si oui
ou non la FILSAH a des problèmes
Lefaso.net : Est-ce vrai aussi que malgré votre grève de la faim vous
occupez toujours votre poste ?
Seydou Ouédraogo :
Depuis longtemps je n’avais pas de poste à la
FILSAH. Mon travail consistait à venir rester seul dans une salle avec une
machine, sans rien faire. Ce n’est que le 02 mars 2013 qu’on m’a chargé de
conduire deux autres machines. Et cette fois, on me demande seulement d’appuyer
et de tourner. En réalité je suis improductif parce que mon travail n’influence
pas sur la production de la FILSAH.
Vous ne trouvez pas paradoxal qu’une entreprise garde et paie un
travailleur qui ne produit pas ?
Seydou Ouédraogo :
Le système de la FILSAH c’est de me tuer à petit
feu. M’amener à partir de moi-même pour ne pas répondre après. Et c’est entre
autres ce pourquoi je me bats.
Lefaso.net : Concernant votre poids. Le DG a laissé entendre qu’au
lieu de 10, vous n’aviez perdu que 02 Kilos ?
Seydou Ouédraogo :
En fait l’infirmier de la FILSAH n’avait pas mon
poids au début de ma grève. Il s’est basé sur mon poids d’il y a 09 mois. Ce qui
a changé depuis lors. Puisque durant la majeure partie de ces 09 mois, je ne
travaillais pas. J’ai donc pris du poids. Et je suis effectivement passé de 76 à
84 kilos.
Lefaso.net : Depuis le début de votre grève, on n’a pas encore
constaté un soutient de vos collègues ? Est-ce que vous ne faites pas cavalier
seul dans cette affaire ?
Seydou Ouédraogo :
On a une assemblée générale à la bourse du
travail de Bobo-Dioulasso le lundi 1er Avril 2013 (l’AG s’est effectivement
tenue), et je sais que plus de 90% du personnel de la FILSAH sont concernés par
les frustrations. Je ne suis pas du tout seul. Le fait même de le dire offusque
mes collègues. D’ailleurs, ils ne manquent pas de me témoigner leur solidarité.
Parmi eux, d’aucuns pensent qu’on ferait mieux d’être violents
Lefaso.net : Comment faites-vous pour résister à la demande de
renonciation à votre grève introduite par votre famille, vos voisins et bien
d’autres personnes ?
Seydou Ouédraogo :
Du côté de ma famille j’ai pu convaincre ma femme
et mes frères. Maintenant il reste ma mère et les personnes âgées qui ont appris
la nouvelle sur la RTB. Pour eux, il vaut mieux démissionner que d’adopter cet
esprit suicidaire. Cela me gêne de ne pas les satisfaire. Mais bon, mon choix
est fait.
Lefaso.net : Justement, concernant la RTB, vos collègues semblaient
être surpris par votre attitude. De même, ils semblaient par ailleurs ne pas
vivre les mêmes réalités que vous.
Seydou Ouédraogo :
Mes collègues ont été interviewés par la RTB en
la présence de notre directeur des ressources humaines. Il avait donné des
directives aux intervenants. De même, ils avaient choisi des intervenants. A
propos de mon intervention, il tenait a y assister, sauf que le journaliste lui
a demandé de se retirer.
Ousséni BANCE
Lefaso.net
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