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Sit-in au MIDT : les agents continuent de resserrer l’étau autour de Moumouni Dieguemdé

Lefaso.net. Récuser la nomination de Moumouni Dieguemdé à la tête du ministère des infrastructures, du désenclavement et des transports (MIDT), est désormais le train-train quotidien des agents de ce département, depuis le 22 décembre 2014. Aujourd’hui, 5 janvier 2015, la mobilisation n’a pas faibli mais se heurte toujours à l’apathie des autorités.

Sit-in au MIDT : les agents continuent de resserrer l’étau autour de Moumouni Dieguemdé

« Naan lara an sara ! », « La patrie ou la mort nous vaincrons » ! Ce sont entre autres les slogans qui rythmaient le sit-in des agents du ministère des infrastructures, du désenclavement et des transports (MIDT) munis de mégaphone, de vuvuzela et de sifflets. Cela fait maintenant 2 semaines que Moumouni Dieguemdé est au cœur de la polémique après sa nomination dans le gouvernement de transition. Tout comme Adama Sagnon, ex-ministre de la culture et du tourisme, Mahamoudou Compaoré, ex-DG de la CAMEG ; il est décrié pour sa « moralité douteuse », ce qui entache l’article 15 de la charte de la transition qui stipule que « Les membres du gouvernement doivent remplir les conditions suivantes : avoir la majorité civile ; être de nationalité burkinabè ; avoir les compétences requises ; être de bonne moralité. »

Après l’article 37 de la constitution, vient l’article 15 de la charte de la transition

« Nul n’est au-dessus de la loi ! », nul n’est au-dessus de la charte de la transition, serait-on tenté de dire. La charte, gage de la démocratie dans un Burkina transitoire, ne fut pas rédigée dans la complaisance et elle ne devrait pas engendrer des « intouchables ». Les reproches faits à Moumouni Dieguemdé sont légions, mais le délégué du personnel M’Bi Yaméogo en retient trois, outre le fait que le ministre ait signé une note datant du 27 décembre 2014 et qui prévoit de « sanctionner tous ceux qui contestent sa nomination ». Tout d’abord, « il a été mêlé à des affaires de corruption et emprisonné pendant quatre mois aux Etats-Unis d’Amérique. Lors de sa conférence de presse, il a nié les faits avant de les reconnaitre quand un journaliste lui a présenté son extrait de jugement », ensuite « il y a les marchés (681 millions de francs CFA) qu’il a engagés de gré à gré depuis son arrivée », enfin « il y a l’insécurité dans laquelle le ministre a plongé les travailleurs en leur demandant de dénoncer les responsables qu’ils ne veulent pas au sein du Ministère. Ce qui fut fait mais présentement les agents sont toujours avec ceux qu’ils ont dénoncés dans une insécurité totale ».

Tout compte fait Oussena Kouadima Dapougdé qualifie l’accusé d’ « opportuniste » et déclare que le mouvement ne faiblira car « s’il faudra dormir au siège du Ministère », ils le feront. Venu soutenir les agents, Basga Nikièma du Syndicat des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilés (SYTTPBHA) leur a exprimé ses meilleurs vœux en souhaitant avant tout « le départ de Dieguemdé » et « un Burkina débarrassé des délinquants ».
Rappelons que les agents du ministère et les responsables de la CGT-B n’ont pas encore reçu une suite favorable à leurs demandes introduites respectivement le 28 novembre et le 31 décembre dernier auprès du Premier Ministre. En attendant une réaction positive, les manifestants se sont donné rendez-vous pour demain 6 janvier.

BASSOLE Herman Frédéric (Stagiaire)
Lefaso.net



06/01/2015
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