La lutte des travailleurs de « la chaine qui nous ressemble » continue car ceux-ci estiment avoir été écoutés mais pas entendus. Les responsables de la télévision qui tardent à satisfaire la plate-forme revendicative des manifestants depuis 2009, devront se résoudre à voir les agents partir en grève pendant 48 heures. Et lors de la conférence de presse de ce 2 février, Arnaud Idani et Damien Nikièma aux côtés de Sidiki Dramé du Syndicat national des travailleurs de l’information et de la communication (SYNATIC), sont revenus sur les griefs de leur manifestation.
Décidément que fait le Président du conseil d’administration de Canal 3, Georges Fadoul pour trouver une issue heureuse à la crise qui secoue la télévision ? Lui qui avait pourtant reconnu en janvier, que Koen Ros, le Directeur général avait « commis des erreurs qui s’expliquent par le fait qu’il ne s’y connait pas en gestion et en administration des hommes ». La situation financière de la télévision est-elle le facteur pyrogène de cette crise ? En tous cas, les agents font remarquer que les salaires du Directeur général et de son adjoint Rémi Dandjinou ont connu une augmentation respectivement de 23,26% et 42,61%. A cela, ils ajoutent que les frais annuels de gardiennage et de surveillance vigiles des domiciles des deux patrons s’élèvent à plus de 4 millions de France FCFA. Et si en 12 ans d’existence, la télévision n’est plus rentable, les travailleurs eux, refusent de subir une quelconque compression, car ce n’est pas la solution appropriée aux problèmes soulevés.
L’UAS est mobilisée
Venu soutenir les agents, le Secrétaire adjoint du bureau national du SYNATIC, Sidiki Dramé a réaffirmé l’engagement du syndicat et de l’union d’action syndicale à soutenir la lutte sur le terrain et à travers des conseils car « les travailleurs ont des problèmes sociaux et ils sont obligés de passer à la vitesse supérieure ». Présents également à cette conférence de presse, des journalistes comme Damien Nikièma, présent à Canal 3 depuis 2003, et Jean Paul Ouédraogo ont témoin du malaise qui planait sur la chaine depuis quelques années avec une gestion presque catastrophique du personnel, qui du reste a assené un coup sur la côte de popularité de la chaine qui a du mal à « ressembler » aux téléspectateurs.
Dans l’attente des revendications
Dans leur plate-forme revendicative soumise à la direction générale depuis 2009, les travailleurs réclamaient entre autres :
• le relèvement des salaires à un taux de 100% pour les agents qui sont bloqués dans leur situation depuis des années et à un taux de 50% pour les agents selon les catégories ;
• le reclassement de tous les agents avec paiement des augmentations de salaire décidées par le gouvernement ainsi que l’application des mesures sur la baisse de l’IUTS ;
• l’application de la convention collective adoptée en 2009 pour les travailleurs des médias ;
• le suivi médical pour les agents et la prise en charge de frais d’examen et d’ordonnance à hauteur de 80% ;
• l’arrêt des permutations et affectations arbitraires des agents.
Si ces points de revendication ne sont pas satisfaits après la grève des 4 et 5 février, Arnaud Idani et ses camarades assurent qu’ils durciront le ton. Et durant ces 48 heures, le service minimum sera assuré.
Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net