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Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso : Quand une femme charlatan perd contre un étranger

Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso : Quand une femme charlatan perd contre un étranger

 

Le Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso a tenu le mardi 28 mars 2023, son traditionnel procès des mardis. Parmi les dossiers jugés, un charlatan de sexe féminin a déposé plainte contre un étranger d’origine arabe pour effraction à son domicile et vol de plusieurs objets.

Dans les faits, l’étranger, un commerçant d’ustensiles de cuisine a proposé à F., amie du charlatan S., un mixeur à 100 000 FCFA à crédit, à payer en 5 tranches. La dame charlatan S. devant qui le marché a été conclu entre son amie et l’arabe et qui n’était pas convaincue que son amie F. puisse s’acquitter de la dette propose à son amie F. de garder par prudence le mixeur le temps qu’elle finisse de payer et le récupérer plus tard. Au fil du temps, F. n’arrivait effectivement pas à payer un sou comme convenu avec l’arabe. Ce dernier commençant à s’impatienter demande à F. de lui remettre le mixeur.

F. ne conteste pas la demande mais informe l’arabe que le mixeur est gardé par son amie S. charlatan et qu’elle va l’informer pour qu’elle remette le mixeur.

Mais pour une raison ignorée, S. refuse de remettre le mixeur. Face à ce refus, l’arabe dans la colère se rend au domicile de S. à son absence aux environs de 10h. Arrivé au domicile de S. situé dans une cour commune, il force la porte de S. entre et prend effectivement un mixeur qui n’est pas celui pris à crédit par F. mais plutôt le mixeur personnel de S.

De retour à la maison aux environs de 22h30, S. trouve sa porte grandement ouverte. Elle alerte dans l’immédiat ses voisins de la cour pour s’enquérir de ce qui s’est passé. Selon la servante d’une voisine qui a été témoin de l’incident, celle-ci explique à S. que c’est l’arabe qui est venu défoncer la porte mais n’a pas suivi la suite car s’étant refugiée dans la maison de sa patronne.

Le lendemain la charlatan S. dépose une plainte à la police pour venir constater les faits d’effractions mais surtout pour le vol de plusieurs objets à savoir son mixeur, deux cartons de 55 pièces de plats d’une valeur de 120 000 par carton, la somme de 500 000F et 20 grammes d’or d’une valeur de plus de 400 000F.

A la barre l’arabe reconnaît s’être introduit chez S. dans la but de récupérer son mixeur même si finalement il n’a pas vu le sien et a donc pris celui de S. dans le but de lui mettre la pression afin qu’elle lui remette son mixeur. Par contre il a réfuté les autres cas de vols dont a fait cas S.

Dans les témoignages du procès-verbal quelques témoins ont affirmé avoir vu l’arabe sortir du domicile de S. mais avec juste un mixeur.

S. pour sa part soutient que pour le mixeur il n’y a aucun doute du moment que l’arabe reconnaît ce fait, mais elle reste convaincue qu’il est également l’auteur du vol des autres objets cités.

Dans les différents exposés, le point commun a été le fait qu’il n y a aucune preuve contre l’arabe pour le vol des autres objets en dehors du mixeur qu’il a pris, sans compter que les témoins affirment ne l’avoir vu en possession que du mixeur. La question qui reste posée est, qui est peut-être passé après le passage de l’arabe pour voler les objets dont parle S. étant donné que la porte de celle-ci est restée ouverte de 10h à 22h30 de surcroit dans une cour commune.

Le procureur a, à l’issue des plaidoiries de chaque partie, requis une peine d’emprisonnement de 6 mois et une amende de 1 000 000F CFA le tout assorti de sursis contre l’arabe pour s’être introduit frauduleusement chez S. et avoir pris un mixeur.

Les juges ont pour leur part requalifié les faits en vol simple pour le cas du mixeur car S. n’ayant apporté aucune preuve contre l’arabe pour ce qui concerne les autres objets. Ils ont de ce fait condamné l’arabe à 12 mois de prison et 500 000F d’amende le tout assorti de sursis.

A l’annonce de cette décision, les applaudissements ont retenti dans la salle pour cette décision qui permet à l’arabe d’échapper à la prison pour des faits non prouvés.

S., visiblement mécontente de la décision du tribunal, a commencé à protester. Le tribunal l’a ramenée à l’ordre lui demandant le silence sous peine d’être immédiatement déposée. Lui rappelant que la meilleure manière de contester la décision c’est plutôt de faire appel dans 15 jours si elle n’approuve pas le verdict.

Le président du tribunal a conclu en rappelant à S. qu’ils ne sont certes pas charlatans comme elle pour consulter et voir les choses, mais qu’en plus des analyses qu’ils font ils travaillent uniquement avec les preuves.

Haoua Touré
Lefaso.net



04/04/2023
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