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BF1 : Pourquoi certains agents ne prennent pas part à la grève ?

Des agents de la télévision privée BF1 observent depuis le 1er août 2013 un arrêt de travail pour protester contre le licenciement de la directrice commerciale, Amina Kagoné. Au nombre de 19 au départ, ils seraient actuellement 15 à respecter le mot d’ordre lancé par le délégué des syndicats. Ceux qui se sont démarqués de ce mouvement ont expliqué, ce mercredi 7 août 2013, les raisons profondes de leur action au cours d’une conférence de presse.

 

Décidément le licenciement de la directrice commerciale de BF1 a du mal à passer. Du moins pour certains agents. En effet, suite à un mot d’ordre lancé par le délégué du personnel, des employés de cette télévision privée sont en grève depuis plus d’une semaine. La raison de ce mouvement d’humeur est le licenciement pour « faute lourde » de la responsable commerciale. Après une journée d’arrêt de travail, les programmes ont repris le 2 août 2013 suite à la décision de certains agents de cesser la grève.

Convaincus de la justesse de leur décision, ils ont expliqué les motivations profondes de leur action et appelé leurs collègues à reprendre le travail sans délai. Les raisons de leur abandon vont du manque de concertation entre agents avant d’engager la lutte, au saut des étapes de la grève dans une entreprise. « Dans ce dossier BF1, il n’y a eu ni dialogue, ni préavis de grève. Nous avons tenté de convaincre les délégués de personnel sur la nécessité de rencontrer d’abord la Direction générale en vue de mieux comprendre le fond du problème et d’engager le dialogue après. Mais nous avons reçu un refus catégorique des délégués de personnel qui ont privilégié tout de suite et maintenant l’arme extrême : le blocage du fonctionnement de l’entreprise qui nous permet à tous d’assurer notre pain quotidien », a indiqué Thierry Séré, qui présidait la rencontre avec la presse.

Entamée pour exiger la réintégration sans délai de la directrice commerciale, la grève s’est doté d’un nouvel objectif : faire tomber le directeur général arrivé à la tête de la structure il y a à peine 3 mois. « Nous estimons là qu’on se trompe de combat », a ajouté Thierry Séré. Le pire dans l’attitude des grévistes, selon les conférenciers, est leur agressivité à l’encontre des collègues qui refusent d’adhérer au mouvement ainsi que le blocage du matériel de travail et la confiscation du prompteur et du planning de diffusion des spots publicitaires. « Le jour de leur grève, certains éléments sont venus dans mon bureau. En présence du directeur général, ils ont retiré la clé de la salle et mon chef hiérarchique a démonté le prompteur et a pris le planning de diffusion des spots qu’il a enfermés dans son bureau avant de partir », a relaté Thamar Ouédraogo, chargée des programmes. Mais grâce au double des clés, le matériel a été récupéré.

Informé du mouvement de protestation, le président du Conseil d’administration de la télévision, Lassiné Diawara, a dépêché le député Eddie Comboïgo afin de trouver une solution au problème. « Il a proposé aux grévistes de reprendre le travail et qu’il allait aussi réaliser un audit de la maison. Et si la directrice commerciale était blanchie, le directeur général allait présenter publiquement ses excuses aux agents. Mais à l’issue de cette rencontre, ils ont décidé, après une assemblée générale de poursuivre leur mouvement », ont ajouté les conférenciers.

Le bouchon semble avoir été poussé très loin pour être retiré facilement. Pour l’instant les grévistes continuent le respect de leur mot d’ordre même si une information selon laquelle ils auraient adressé une correspondance à la direction afin de reprendre le travail circule dans les couloirs de la télévision. Quel sera leur sort ? Seul le directeur général pourra y répondre.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net



09/08/2013
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