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Inhumation du juge Nébié : un mouvement de protestation a accompagné le cortège funèbre

 Selon le site d'information lefaso.net, Le juge constitutionnel Salifou Nébié, retrouvé mort le 24 mai 2014 à Saponé dans des circonstances non encore élucidées, repose désormais au cimetière municipal de Ouagadougou, où il a été inhumé ce lundi devant une foule nombreuse.

Inhumation du juge Nébié : un mouvement de protestation a accompagné le cortège funèbre

Ce lundi 9 juin, le peuple du Burkina Faso a dit adieu au juge Salifou Nébié, que ses proches appelaient Président Nébié. Une foule nombreuse, parmi laquelle des acteurs de la scène politique, des représentants des corps du métier de la justice comme les membres du Conseil constitutionnel, était présente au cimetière municipal pour rendre un dernier hommage à un ami, un parent, un confrère.

Alors que certains attendaient dans l’enceinte et à l’entrée du cimetière, c’est un cortège bruyant qui est arrivé avec des slogans comme : « Il a encore tué », « Salaud, le peuple aura ta peau ». Sur des pancartes, l’on pouvait également lire des appels à la justice et à la démission des membres du Conseil constitutionnel. L’on pouvait par ailleurs entendre les pleurs et cris des proches du juge défunt.

Vibrant hommage à l’illustre disparu

Les intervenants ont, les uns à la suite des autres, rendu un vibrant hommage à l’illustre disparu en témoignant de l’homme affectueux, simple, accessible, juste, travailleur positif, très ouvert qu’il était. Et qui avait le souci de voir toute la famille judiciaire réunie autour de valeurs comme la cohésion, l’intégrité, la passion de la vérité. Sa mort « brutale et surtout cruelle est sans doute due à ces valeurs qu’il défendait tant », affirme le représentant des enfants.

Une mort cruelle qui attend toujours de livrer son verdict. Le président du Conseil Constitutionnel, Albert Dé Millogo, hué à sa prise de parole, a néanmoins confié que « c’est dans la douleur qu’ils attendent que la lumière soit faite sur cette disparition et que les auteurs soient identifiés et punis à la hauteur de leur forfait ». Germain Bittou Nama, représentant des amis du défunt a exprimé son incompréhension : « nous ne comprenons pas le sort cruel qui t’a ainsi été infligé ». Quant au représentant du syndicat autonome des magistrats du Burkina (SAMAB), il a affirmé avec fermeté : « sache que le SAMAB n’aura de répit que lorsque ces lâches seront derrière les barreaux, la seule place qu’ils méritent dans cette société ».

Propos "tenus" par le juge défunt lors de sa dernière visite à Léo

Mais l’intervention qui a le plus émue est sans doute celle du représentant des jeunes de Léo, ville d’origine du défunt, qui a témoigné des propos qu’aurait tenus par le juge lors de sa dernière visite à Léo : « Il a dit que lui et le président ne se sont pas entendus cette fois-ci, et que lui il a trop peur, il a acheté jusqu’à trois moutons pour donner aux parents pour demander à Dieu de le sauver de cette situation ».

Un appel a donc été lancé pour que justice soit rendue. A chacun d’œuvrer à ce que cette justice soit rendue à Salifou Nébié, son épouse, ses enfants, ses proches et à tout le peuple burkinabè.

En rappel, c’est dans la nuit du 24 mai dernier que le corps du juge Salifou Nébié a été découvert sur la route départementale n°39. Alors qu’une autopsie devait être pratiquée par un médecin-légiste français, le ministre de la Justice a demandé, lors du point de presse du gouvernement de ce jeudi 5 juin 2014, « encore un peu de patience pour le rapport ».

Martiale Zongo

Lefaso.net



09/06/2014
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