SAKISIDA

Affaire Koglweogo : Ce que Django pense de Simon Compaoré

Moussa Thiombiano alias Django, Chef Koglweogo de Fada.

En marge de la caravane de presse organisée du 27 juin au 2 juillet 2016 par le SP/GIRE sur la protection des ressources en eau, les journalistes ont pu échanger avec le Chef Koglweogo de la Région de l’Est, Moussa Thiombiano alias « Django ».

Avant, la Capitale de l’Est, Fada, était considérée par certains comme une zone tampon. Mais aujourd’hui, selon une bonne partie de la population fadalaise, la ville retrouve peu à peu son lustre d’antan.

Elle est désormais comme « un paradis terrestre » pour les autochtones, commerçants, agriculteurs, éleveurs et les fonctionnaires en service dans la Région, « grâce aux groupes d’autodéfense appelés Koglweogo », selon les mots de Brice Traoré, fonctionnaire affectée à Fada.

Mais d’aucuns jugent que les koglweogo sont des bandes d’anciens voleurs qui ont décidé de revenir à la raison en s’autoproclamant défenseurs de l’environnement. Sur ce sujet, Moussa Thiombiano, le Chef Koglweogo de la Région, pense qu’il faut « laisser les gens dire ».

Django : « Moi, je sais ce que je fais ».

« A Fada, tout le monde sait que moi je déteste les voleurs. Mon premier ennemi sur cette terre, c’est le voleur. Même quand on est ensemble et que tu veux voler quelque chose, c’est ce jour-là que je mettrai fin à notre relation », dit-il avant de rétorquer : « Moi, je sais ce que je fais ». S’il n’y a plus de voleur à arrêter, cet « allergique au vol » sait que « les koglweogo n’auront plus beaucoup de rôle à jouer dans la société ». Mais, il n’en dira pas plus.

Django, comme on l’appelle affectueusement, se présente comme artiste de profession. Il se réclame également d’être l’un des pionniers de la Semaine nationale de la culture (SNC). A l’entendre, les Koglweogo ont pu démanteler plusieurs réseaux de gangs. Des cas de dérives ont par ailleurs été constatés dans les actes commis par ces groupes d’autodéfense au Burkina. Tout en reconnaissant ces reproches faits à leur égard, il pense qu’il faudrait créer davantage « des équipes de sensibilisations ».

Django estime à 60%, le nombre de personnes, membres des équipes Koglweogo à Fada, qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école. Mais, déclare-t-il, « on ne peut pas laisser tomber ces personnes-là. On doit continuer à les sensibiliser ». « On peut guider 1.000 animaux avec un seul bois, mais avec les humains, cela ne marchera pas », illustre-t-il.

Concernant les mesures annoncées en juin dernier par le ministre de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, « non, Django ne les a pas rejetés du revers de la main ». « Ce que le ministre a dit, nous ne faisons qu’accompagner et suivre. C’est le premier responsable de la sécurité intérieure du pays. Il faut que le ministre voit seulement dans quelles conditions nous pouvons collaborer avec les Forces de l’ordre et de sécurité », fait savoir le Chef Koglweogo de Fada.

Des groupes d’autodéfense en Côte d’Ivoire ?

Django en a entendu parler. « Oui. Je pense qu’il y a des groupes d’autodéfense en Côte d’Ivoire. Mais, c’est des Dozos. Ces derniers, justement, c’est des chasseurs. Et il ne faudrait pas nous confondre », se plaît-il à dire.

Noufou KINDO

Burkina 24



04/07/2016
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