SAKISIDA

Donnant suite à une requête d’un journaliste exprimée lors de la cérémonie de remise de chèque à la Fédération burkinabè de football à Dédougou par le groupe EBOMAF en soutien aux Etalons en route pour la CAN 2015, le PDG du même groupe avait, à Dédougou, séance tenante, marqué son accord pour assurer la prise en charge de 50 journalistes pour aller couvrir l’événement.

Dans la foulée, l’Association des journalistes du Burkina (AJB) s’est fendue en déclaration pour dénoncer « une sollicitation directe du journaliste (qui) le met dans la situation délicate vis-à-vis de l’éthique et de la déontologie sic ». Le donateur, face à la polémique qui s’est annoncée suite à son offre, a purement et simplement annulé son projet. L’Association des journalistes sportifs du Burkina (AJSB) prend acte de la décision Du PDG de EBOMAF. Mais, sans verser dans la polémique, l’AJSB a jugé utile de s’exprimer tout de même pour l’histoire sur cette affaire.

D’entrée, nous regrettons la démarche unilatérale de l’AJB, l’association-mère, qui n’a pas permis de rendre fidèlement compte du traitement réservé à ce dossier. En effet, un échange téléphonique entre les deux présidents sur le sujet a certes eu lieu, mais l’AJB n’a pas jugé utile de révéler, à l’occasion, sa volonté de publier une déclaration sur le sujet.

L’AJB ne sait donc pas que des faits nouveaux sont intervenus, rendant caduque sa préoccupation. En effet, l’initiative directe et individuelle du journaliste à Dédougou a été encadrée plus tard par l’AJSB, le ministère des Sports et la Fédération burkinabè de football qui se sont approprié l’organisation matérielle et technique du voyage. C’est ainsi que l’évaluation financière au projet a poussé à la révision des intentions. Au lieu de 50 journalistes, le nombre a été réduit de moitié. De concert avec le ministère des Sports et des Loisirs, les 25 places ont été réparties sur l’ensemble des rédactions afin de parvenir à une représentativité équitable et à une bonne couverture médiatique de cet événement sportif majeur par les journalistes du Burkina Faso.

L’AJSB reconnaît avec l’AJB qu’à l’échelle individuelle, une telle démarche comporte des risques « d’aliénation du journaliste ». Mais ni l’AJB, encore moins la charte du journaliste et surtout le code de la publicité ne condamnent nullement qu’une association soit le répondant d’un voyage de presse. Si l’AJB affirme le contraire, elle devra aussi révéler à l’opinion nationale, l’origine des financements de ses activités et autres nombreux voyages à l’extérieur dont bénéficient ses membres. Si on se réfère à l’article 12 de la charte des droits et devoirs du journaliste burkinabè, votre déclaration même tombe sous le coup d’une insinuation calomnieuse…

Pour sa part, l’AJSB organise fréquemment des voyages semblables au profit de ses membres sans jamais faire de ses sources de financements un secret et sans servir un quelconque donateur. Le principe d’associer des journalistes sportifs à chaque voyage des équipes burkinabè en compétition sur la scène internationale est le fruit d’une approche de notre association faite au ministère des Sports et des Loisirs. Les journalistes effectuent, depuis lors, des missions et informent utilement l’opinion.

En tant qu’association fédératrice des journalistes, nous pensons que la démarche de l’AJB devrait être inclusive. De même, nous avons trouvé fort intéressant, le rappel ses principes déontologiques, mais restons convaincus qu’en multipliant des formations, ce qui n’est pas le cas, l’AJB aidera à éviter les erreurs au lieu de jeter en pâture des confrères à l’opinion publique à travers un communiqué mal à propos.

En rappel, le sponsoring et le mécénat sont des choses que la profession admet pour pouvoir travailler (voir les articles 58, 59, 61 et 63 du code de la publicité qui traite clairement des questions du sponsoring et du mécénat). Du reste, EBOMAF n’avait rien prévu en contrepartie de son aide. Enfin, l’AJSB regrette que par votre sortie, vous contribuez à porter préjudice à un mécène du sport.

Pour le bureau de l’AJSB

                                                                                                         Le président Alexis Konkobo