SAKISIDA

ARRONDISSEMENT 4 DE OUAGADOUGOU: Ils réclament le retour d’ Anatole Bonkoungou

Le mardi 3 décembre 2013, s’est tenu, à Ouagadougou, un meeting organisé par des anciens conseillers de l’arrondissement 4. Cette rencontre a permis aux conseillers de partager des informations liées à la dissolution de leur conseil municipal par décision du Conseil des ministres.

 

Il était 8h 15mn lorsque nous arrivions sur le lieu du meeting le 3 décembre dernier. De nombreuses personnes de toutes les couches sociales y avaient déjà effectué le déplacement. Au milieu de la foule, les animateurs se succèdent au fur et à mesure pour prononcer des discours virulents. Tous dénoncent et fustigent la dissolution de leur conseil municipal, décidée en Conseil des ministres. Visiblement, la rencontre prend les allures d’une campagne électorale. Mais il s’agit bien d’une rencontre d’information et d’explication, a précisé l’un des conseillers, Omar Sawadogo. « Nous avons été élus par les populations. Si aujourd’hui, le conseil municipal est dissout, nous avons l’obligation de rencontrer encore cette population et lui expliquer pourquoi le conseil a été dissout », a-t-il lancé. La rencontre se déroule, selon lui, dans un contexte de vives polémiques. « Les esprits s’échauffent, il faut des explications pour calmer les populations. Nous leur avons demandé de rester sereines et de garder espoir. Certains estiment que c’est une mauvaise chose, mais pour d’autres, c’est une opportunité pour mieux se préparer. Il fallait expliquer cela aux gens pour qu’ils comprennent. Ce n’est pas la fin du monde », a-t-il indiqué ». Selon lui, tout reste encore permis. Du reste, un recours à la justice est envisagé. Qu’à cela ne tienne, la reprise des élections prévue dans 3 mois constitue une occasion de rebondir.

Nous allons rebondir

Pour Omar Sawadogo, la décision de la dissolution du conseil relève d’un excès de pouvoir qui va à l’encontre des textes. « Tout le monde sait que c’est un excès de pouvoir de la part du ministère de tutelle, parce que l’article 238 du code n’autorise pas cette dissolution. Il autorise la dissolution quand le conseil ne peut pas réunir un tiers de conseillers, alors que nous avons réuni la moitié », s’est-il expliqué tout en dénonçant l’attitude des autorités. « Nous sommes dans une bataille politique inutile. C’est une querelle politique qui a amené cette situation. Je pense que l’autorité devait penser plus à la population qu’aux responsables politiques. Nous allons rebondir, ça c’est sûr et certain », poursuit-il. A la question de savoir dans quel état d’esprit se trouve actuellement les conseillers déchus, Omar répond : « Il n’y a pas de problème, l’on n’est pas abattu, quand on voit le lot des 10 conseillers ici présents, ils sont mentalement forts. Nous ne sommes pas des misérables arrivés dans un conseil municipal pour s’enrichir, nous sommes venus avec nos moyens, il n’y a pas de problème au plan moral ».

Anatole Bonkoungou ou rien

Le délégué des jeunes du secteur 20, Issouf Compaoré, fustige également la dissolution du conseil municipal. « La dissolution n’est pas tout à fait normale parce que nous avons élu notre maire qui est Anatole Bonkoungou. On veut que l’on le réinstalle. Ils n’ont pas le droit de dissoudre la mairie. Ce n’est pas la démocratie, ça fait mal », a-t-il déploré. Pour lui, la reprise des élections prévues n’est pas à l’ordre du jour. « On est pas né pour voter tous les jours. Nous ne voulons pas entendre parler d’élections encore. Avant, ils ont repris les élections et l’on veut reprendre encore. Nous ne sommes pas là pour faire des élections. C’est Anatole Bonkoungou ou rien », a renchéri Issouf Compaoré.

La médiation de Blaise Compaoré sollicitée

 

La représentante des femmes, madame Simporé, ne veut non plus entendre parler de reprise d’élections. « Nous sommes venues massivement au meeting parce que nous ne sommes pas contentes de la dissolution de notre conseil municipal. Nous voulons que l’on réinstalle l’équipe du conseil sortant pour qu’elle travaille. Nous voulons la paix et la cohésion sociale. Pourquoi autant d’acharnement sur l’arrondissement ? » S’est-elle interrogée. Pour sortir de la situation, elle a demandé l’implication du président du Faso, Blaise Compaoré. « Nous demandons au président Blaise Compaoré qui est médiateur dans plusieurs pays de s’impliquer dans la résolution du problème. Toutes les femmes militantes du CDP de l’arrondissement comptent sur lui afin que l’équipe du conseil municipal dissout soit rétablie dans ses fonctions pour se mettre au service du développement de l’arrondissement 4. Nous sommes fatiguées, nous ne voulons plus une reprise des élections. Nous avons voté déjà 2 fois pour la même élection, ça suffit », a martelé Mme Simporé sous les salves d’applaudissements des autres femmes à l’issue du meeting qui a connu la participation des militants de plusieurs partis politiques.

 

Le pays



04/12/2013
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