La victime, comme nous l’avions précisé, était un militaire. C’est donc les services de gendarmerie qui ont effectué le constat, notamment la brigade de ville de Sig-Noghin. Mais, « nous, en tant que force de sécurité, on ne pouvait rester silencieux. Ce qui nous a amené à activer notre brigade de recherche en collaboration avec les unités d’intervention partenaires de la police à savoir la BAC (Brigade anti-criminalité) et le camp CRS-Ouaga Nord », explique le commissaire de police de l’Arrondissement de Sig-Noghin, Emmanuel Zongo. Ainsi, depuis le jeudi dernier, la police est sur les traces des auteurs. Et, les recherches avancent. Ce dimanche (13 avril), nous avons pu rencontrer le commissaire Zongo pour savoir l’état d’avancement du dossier. Il ressort qu’il s’agit de trois personnes qui ont attaqué Réné, la victime. Des trois, deux ont été appréhendés par les hommes du Commissaire Zongo, dont celui qui a poignardé la victime. Le troisième suspect, lui, est toujours en fuite et fait l’objet d’une recherche.
Un règlement de compte ?
Que dire des mobiles de ce crime odieux, à l’heure actuelle ? Selon les premières déclarations des suspects arrêtés, l’affaire a une forte odeur de règlement de compte. La victime n’aurait pas été agressée étant à l’intérieur du kiosque. « En fait, ils l’ont suivi. Et, c’est à quelques 15m du maquis qu’ils l’ont agressé, (au niveau de la poubelle qui est à quelques mètres). C’est là-bas en réalité que la lutte s’est engagée. Après leur forfait, pour donner l’impression qu’en réalité, ce n’est pas un règlement de compte, pour qu’on n’ait pas l’impression que c’est des gens qui se connaissent, ils ont trimballé le corps jusque devant le maquis et ils forcé un peu les portes et les réfrigérateurs pour donner l’impression que c’est un cambriolage qui a mal dégénéré », soutient le commissaire de police.
Les bourreaux connaissaient donc leur victime. Les deux suspects arrêtés sont des jeunes du même arrondissement. « Il y a un par exemple qui déclare que la victime en question l’aurait frappé la veille et donc il voulait en finir aussi avec lui. Le second, lui, déclare qu’il y avait une histoire d’argent entre eux. Et à chaque fois qu’il demande d’après l’argent, il n’arrive pas à avoir et en plus il le menaçait. S’il t’a frappé, il faut porter plainte régulièrement. Ou, s’il a ton argent, porte plainte, soit dans un service de police, de gendarmerie ou même une plainte adressée au Procureur de la république qui instruira les services compétents pour s’occuper de ton affaire. Donc, c’est des mobiles qui ne sauraient tenir mais, pour le moment, c’est leur déclaration », précise le commissaire Zongo.
Un appel à la population à plus de vigilance
Même si c’est la police qui a appréhendé les présumés coupables, il est possible et même probable que les présumés délinquants soient remis à la gendarmerie pour terminer les investigations. « Ce n’est pas qu’on piétine sur le même dossier. Mais, à partir du moment où on les a interpellés, il faut qu’on puisse coordonner pour qu’un service termine. Pour nous, l’essentiel c’est que justice soit faite », estime le commissaire de police, Emmanuel Zongo. Par ailleurs, il lance un appel à l’endroit de la population afin qu’elle fasse preuve de beaucoup de vigilance, qu’elle prête attention aux comportements suspects des gens et en plus qu’elle les dénoncer auprès des services de la police, de la gendarmerie ou tout autre service de sécurité.
Moussa Diallo
Lefaso.net