C’est au cours d’une conférence de presse, improvisée en assemblée générale extraordinaire que le Collectif des associations de bouchers et charcutiers de Bobo-Dioulasso a révélé son désir de bouter le Directeur général de l’abattoir frigorifique de cette ville de son poste. Pour les bouchers, leurs conditions de vie et de travail se sont fortement dégradées depuis la prise de fonction de Jules Palm. Contre les attitudes « hautaines » de ce dernier, le présidium de cette assemblée de bouchers a imputé les difficultés de l’abattoir à la gestion calamiteuse de son Directeur général.
A la charge du Directeur général, ils ont dénoncé un laboratoire insalubre, mal équipé et géré de façon malencontreuse par une direction qui a toujours méprisé ses collaborateurs : « Depuis la prise de fonction du Directeur actuel de notre abattoir, nous avons vu nos conditions de travail se dégrader vertigineusement et toutes les fois que nous avons tenté d’engager un dialogue avec lui pour, à défaut de l’amélioration, arrêter cette détérioration de nos conditions de travail, nous n’avons eu droit qu’à son arrogance, son mépris. Lui et son personnel semblent n’avoir jamais compris que l’abattoir était un outil mis à notre service pour le développement de nos activités et de nos professions. Cette arrogance et ce mépris, frisant par moment l’insolence, complète le tableau sombre d’un abattoir mal entretenu, sous équipé où le manque d’hygiène, pourtant intolérable en ces lieux, n’a d’égal que l’irresponsabilité du Directeur général. »
Restés longtemps muets sur les difficultés de l’abattoir, les bouchers ont expliqué leur réveil soudain par le changement qui est survenu à la tête de l’Etat burkinabè suite à l’insurrection populaire. Selon eux, les gouvernants actuels sont plus enclins à écouter, à prendre en compte et à solutionner les problèmes des Burkinabè. Et c’est après avoir rencontré le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat que les responsables des bouchers ont tenu à prendre une décision consensuelle avec leur base avant de rentrer en pourparlers (sur les conditions de départ du Directeur général).
Mais, pressé par cette assemblée générale extraordinaire, le collectif, présidé par Seydou Yoda, Richard Ouedraogo, Issouf Oulé, Surié Kamia a lancé un ultimatum de 48 heures au Directeur général de l’abattoir. Sa démission est attendue au plus tard ce jeudi 18 décembre 2014. Pour parvenir à leur fin, il a été demandé aux bouchers de prendre possession de l’abattoir ce même jeudi (à partir de 8 heures) et empêcher l’abattage de tous les animaux. Connaissant bien leur milieu, les leaders du collectif ont demandé aux bouchers de venir ce jour sans leurs outils de travail, à savoir les machettes.
Ousséni BANCE
Lefaso.net