CGT-B : Tolé SAGNON passe la main à Bazié Basolman, une page d’histoire se referme
C’est sans aucun doute un grand (au propre comme au figuré) moment d’histoire du syndicalisme burkinabè qui se referme avec le retrait annoncé de Tolé SAGNON ; celui que ses partisans ont surnommé « le Général » a donc décidé de raccrocher ses crampons de marcheur et de ranger son costume de négociateur au placard.
Il y a quelques mois de cela nous menions la réflexion sur lefaso.net à propos de l’alternance à la tête des structures associatives au Burkina. Et plus spécifiquement au niveau des structures syndicales.
Comme il fallait s’y attendre la netosphère s’est enflammée avec des débats très vifs ; pendant que d’aucuns estimaient qu’il n’y avait pas de tabou en la matière et que la roue avait vocation à tourner, d’autres estimaient qu’il fallait préserver un certain dogmatisme. Bref chacun y est allé de son commentaire.
Il faut croire alors que l’annonce du retrait de Tolé SAGNON de la tête de la CGT-B dès l’ouverture de son 6e congrès ordinaire constituait sans aucun doute la meilleure forme de réponse à ceux-là qui continuent de penser que l’alternance (l’intéressé préfère parler de relève) n’existe pas dans le dictionnaire du monde syndical et associatif.
Aujourd’hui Chef traditionnel, Tolé SAGNON ne pouvait de toute évidence continuer de jouer sur les deux tableaux sans susciter le débat ; il décide ainsi de céder le fauteuil de leader syndical dans un contexte national marqué par de fortes crispations autour de sujets tels que le Sénat, l’article 37, la lutte contre la pauvreté, la vie chère… Des questions sur lesquelles le message a été quelque peu brouillé ces dernières semaines. Au point de couper le « Général » d’une partie de ses troupes.
Le blues du mouvement syndical
L’on se rappelle encore de sa charge contre l’opposition et son projet d’alternance. Une situation rendue encore plus délétère par les accusations portées à l’encontre de dirigeants syndicaux, tentés dit-on, par une carrière de futur Sénateur ; une énième polémique et sans doute pas la dernière et dont on dit qu’elle serait venue de l’intérieur même de la maison. Mobilisation de de plus en plus faible dans les rues (ce qui n’est pas synonyme que tout va bien chez les burkinabè) contestation de la base ulcérer par des résultats qu’elle juge très insatisfaisants lors des négociations avec le gouvernement, bref la météo syndicale est mauvaise.
Dans les rues, dans les lieux publics, les responsables ont bien du mal à convaincre tandis que l’impatience gronde.
C’est dans ce contexte que Tolé SAGNON a annoncé sa volonté de se mettre en retrait. A charge pour son successeur Bazié Basolman de poursuivre le combat. Proche du secrétaire général sortant, il occupait jusque-là le poste de 3e secrétaire général adjoint.
Juvénal SOME
Lefaso.net
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