Nouvel homme fort du Burkina Faso après le coup d’Etat du 17 septembre, le général Gilbert Diendéré entend remettre à plat la transition politique entamée sous l’égide du président renversé Michel Kafando. Les modalités de celle-ci ont notamment été évoquées lors d’un entretien téléphonique de trois-quarts d’heure, le jour du putsch, avec le président béninois Thomas Boni Yayi, médiateur dans cette crise.
Alors qu’il a affirmé à plusieurs médias vouloir tenir des élections "rapidement", l’ex-chef d’état-major de Blaise Compaoré prévoit, en fait, d’instaurer une nouvelle transition de douze mois avant toute consultation. Cette période doit notamment donner la possibilité aux membres du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de se porter candidats à de futurs scrutins (présidentiel et législatif). Le nouveau code électoral en empêchait les personnalités ayant soutenu une révision de la Constitution destinée à maintenir Blaise Compaoré au pouvoir. En juillet, ce code avait été invalidé par la Cour de justice de la Cedeao.
Reste pour la junte en place à Ouagadougou à convaincre la communauté internationale d’accepter ce scénario. Ce qui est actuellement loin d’être le cas. Reçus le 17 septembre au palais de Kosyam par Gilbert Diendéré, le représentant de Ban Ki-moon pour l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, et le président de la Commission de la Cedeao, l’ex-premier ministre burkinabè Kadré Désiré Ouédraogo, ont brandi les menaces de sanctions. Ils étaient accompagnés par les ambassadeurs de France, des Etats-Unis et de l’Union européenne (UE) dans le pays.
La Lettre du continent