Cour d’appel de Ouagadougou : Des bureaux de magistrats inondés
La scène qui nous a été donnée à voir dans la matinée du dimanche 18 janvier 2015 dans les locaux de la Cour d’appel de Ouagadougou est tout simplement désolante. Les bureaux du président de la Chambre correctionnelle, du président d’accusation sis au deuxième étage et les bureaux 5, 6 et 7 des magistrats du Parquet général logés au premier niveau et celui du président de la chambre correctionnelle sont complètement inondés.
On se croirait en saison pluvieuse tant l’eau suintait en quantité dans ces bureaux. Le président de la chambre d’accusation a eu plus de chance. Puisque seulement quelques dossiers importants, faute d’armoires, ont été mouillés. Ces dossiers ont d’ailleurs été sauvés de justesse de l’eau qui commençait à pénétrer dans le bureau. La salle d’attente que partagent la chambre d’accusation et la chambre commerciale est également inondée. La plupart des couloirs des étages 1 et 2 sont difficilement accessibles au regard de la quantité d’eau qui s’y trouvait.
On pouvait y voir certains procès- verbaux embarqués par les eaux dans les couloirs des bureaux. Les scènes les plus incroyables ont été constatées dans les bureaux 5, 6 et 7 du parquet général. Dans les bureaux 5 et 6, nous avons trouvé des effets sens dessus sens dessous. Des toges de magistrats sorties et mises à l’abri dans le couloir, des dossiers sauvés de justesse des eaux qui suintaient à travers le plafond et même au niveau des ventilateurs. Parmi ces dossiers, il y a ceux qui doivent passer le mercredi 21 janvier 2015 devant la chambre d’accusation. Selon un des substituts trouvés sur place, c’est la désolation car il ne sait plus où mettre la tête, tant il dit être dépassé par les événements. A notre présence, certains magistrats arrivés précipitamment sur les lieux tentaient vainement de sauver l’essentiel. Ce ménage dominical ne s’est pas fait sans grincements de dents. Ceux- ci attribuent l’inondation de leurs bureaux à la mauvaise construction du bâtiment. Ils estiment que le bâtiment n’a pas été construit selon les normes en la matière. Ils en veulent pour preuve la qualité des matériaux utilisés pour la construction du bâtiment qui laisse à désirer. Pour un bâtiment d’à peine dix ans d’existence, ils disent être étonnés de constater de nombreuses fissures, des fenêtres brisées par endroits, des carreaux qui commencent à s’enlever, des morceaux de fer visibles par endroits,…
Mais surtout la mauvaise qualité de la plomberie serait la principale cause de l’inondation. Certes, ils rappellent que des travaux ont été repris tels que l’étanchéité, la peinture et la réparation de certaines vitres. Mais ils constatent que tout cela n’est pas arrivé à bout des maux qui minent «la maison». Nous avons aussi pu constater que la plupart des contacts électriques installés n’existent plus. Toute chose qui, selon eux, les exposeraient à l’insécurité. Selon certaines sources, le bâtiment n’a pas encore été réceptionné officiellement par l’Union européenne qui l’a offert à l’Etat burkinabè. Cette attitude du bailleur financier serait due justement à la qualité très défectueuse du bâtiment. En plus de cette inondation, il nous est revenu que les nouveaux magistrats affectés à la Cour d’appel de Ouagadougou qui regroupe 15 juridictions sont pour la plupart sans bureaux. Ceux- ci, selon notre source, sont obligés de rester travailler chez-eux à domicile. Les états généraux attendus pour fin mars 2015 devront en priorité se pencher sur de tels cas révélateurs des mauvaises conditions de travail des magistrats.
ACS
Notre Temps
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