Devant le Tribunal: cette affaire de vol dans «une chambre de passe» à Dapoya
Raoul, âgé de vingt-cinq ans comparaissait devant le TGI de Ouaga I, le 5 novembre 2021 pour répondre des faits de vol aggravé portant sur la somme de 25 000 francs et d'un téléphone portable. Des faits commis dans une auberge qui sert lieu de maison close, communément appelée «chambre de passe» au quartier Dapoya.
A la barre, Raoul n'a pas nié les faits de vol. Il reconnait effectivement avoir volé 25 000 francs et un téléphone portable d'un client de l'auberge alors que lui aussi s'y trouvait pour «passer du bon temps». Ainsi, c'est au moment où sa victime se reposait paisiblement dans une des chambre après avoir «pris son pieds» que Raoul a entrepris de le dépouiller. Le prévenu explique par là, qu'après avoir discrètement dérobé ces biens, il a ensuite enfermé de dehors sa victime avant de prendre ses jambes à son cou sans que celle-ci n'ait pu s'en rendre compte.
Néanmoins, même si Raoul ne réfute pas les accusations, la victime, M. B trouve à redire sur le scénario décrit par son bourreau. En effet, selon le récit de M. B, c'est à l'aide d'une bouteille dont Raoul a pris le soin de briser au préalable pour en faire un objet contondant que ce dernier l'a menacé afin de pouvoir le dépouiller.
Contrairement donc à ce que le prévenu a affirmé, M. B, dit l'avoir formellement identifié lorsqu'il le menaçait avec la bouteille brisée. Et d'ajouter, que Raoul est allé jusqu'à ramasser ses habits, le laissant nu comme un ver avant de partir.
Des déclarations qui sont corroborées par le gérant de l'auberge himself et son superviseur, un garde de sécurité pénitentiaire. D'après le gérant de l'auberge, Raoul est bien connu de son établissement, il serait ce qu'on qualifierait de «délinquant » et ne cesse à chaque fois de terroriser les lieux en y dictant sa loi. Multipliant les frasques au sein l'auberge, le gérant certifie que Raoul aurait même tiré des coups de feu sur eux, le blessant à la joue.
La défense a tenu à attirer l'attention du procureur sur l'activité illicite qui se mène dans cette auberge
Et de soutenir que la même nuit, où il a commis son forfait, en l'occurrence le vol, Raoul a eu le culot de revenir sur les lieux pour «faroter» et faire le «boucan».
C'est pourquoi, l'auberge qui s'est constituée partie civile a par la voix de son avocat demandé le payement de dommages et intérêts, considérant que le vol commis en son sein a terni l'image de l'établissement et fait une mauvaise publicité à l'endroit des potentiels clients.
En outre, le procureur a dit requérir la peine de 12 mois de prison assorti d'une amende de 500 000 francs, le tout assorti du sursis à l'encontre de Raoul.
Quant à la défense du prévenu, elle a plutôt décrit son client comme un bon samaritain et tenu à attirer l'attention du procureur sur l'activité illicite qui se mène dans l'auberge en question. L'avocat affirme pour preuves, que des filles de nationalité étrangère sont retenues contre leur gré dans cette auberge qui sert lieu de «chambre de passe».
Et trois d'entre elles, auraient confié à Raoul qui est un résident du quartier, que tous leurs papiers leur ont été retirés par une dame qui les a fait venir du Nigeria. Ce, dans le but de les obliger à se prostituer pour payer la somme d'1 million 500 000 sans quoi, elles ne récupéreraient pas leurs documents d'identité. Et assure l'avocat, son client a eu la bonté d'aider ces filles à entrer en contact avec leur ambassade au Burkina. Des circonstances atténuantes selon lui qui peuvent plaider la clémence du Tribunal à son égard.
Le dossier est mis en délibéré au 12 novembre 2021.
Image illustrative
F.TAPSOBA-Zoodomail
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