Environ 1200 personnes travaillent au sein du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo. Chaque jour, entre 3000 et 5000 personnes entrent et circulent dans l’enceinte de ce plus grand centre hospitalier universitaire du Burkina, en principe, pour des raisons de santé. Malheureusement, dans ce monde, on y rencontre des personnes venues pour des fins malveillantes.
Des individus qui se font passer pour des agents du CHU-Yalgado Ouédraogo pour escroquer des usagers, des escrocs qui prennent en tenaille un patient et dépossèdent ce dernier de son argent, des usagers qui prennent le risque de donner de l’argent à un individu en blouse qui se fond dans la nature, un escroc déguisé en informaticien du CHU-YO qui réussit à se volatiliser avec trois ordinateurs d’un commerçant à l’intérieur de l’hôpital, etc. Bref, la liste de mauvaises pratiques est longue.
Eviter la naïveté
Certes, ces actes répréhensibles ne sont pas imputables aux agents qui y travaillent, selon les premiers responsables du CHU-YO. Mais, la direction générale du plus grand centre hospitalier du Burkina estime qu’il est nécessaire d’agir pour rassurer les populations. « Il nous fallait donc parler pour que nos compatriotes ne continuent pas à se faire escroquer et voler sur le dos de notre établissement ou à se laisser prendre au jeu de personnes de mauvaise foi et qui jouent sur leur sensibilité », soutient le directeur général du CHU-YO, Bibia Robert Sangaré. « Nous voudrions vous inviter à nous aider et à aider la population à mieux comprendre le fonctionnement de notre CHU-Yalgado Ouédraogo, afin d’adopter les attitudes moins naïves et à faire preuve de vigilance vis-à-vis de prétendus bienfaiteurs ou de facilitateurs qui se présenteraient à eux dans l’enceinte de l’établissement », poursuit-il, en s’adressant aux journalistes.
Des recommandations
Ces escrocs font preuve d’une extrême ingéniosité et utilisent diverses astuces pour tromper ou avoir la confiance de leurs victimes avant de passer à l’acte. Pour combattre ces mauvaises pratiques d’où qu’elles viennent et quels que soient les auteurs, le directeur général du CHU a égrené un chapelet de recommandations. Il s’agit entre autres de :
Les usagers, accompagnants, patients hospitalisés et leurs visiteurs doivent redoubler de vigilance, en sécurisant au maximum leurs portefeuilles et autres objets de valeurs ;
Tout payement au CHU-YO doit se faire uniquement au niveau des guichets de l’hôpital ;
Pour aider la direction générale de Yalgado à sanctionner comme il se doit les mauvais agents, les usagers peuvent saisir la direction générale par courrier confidentiel ou s’adresser directement à la direction du contrôle interne en donnant le maximum d’éléments d’information ;
Nous demandons à la presse de pousser les personnes qui viennent les voir à donner plus de précisions sur leurs allégations et que la presse se donne la peine de recueillir la version de la direction de l’hôpital au cas où un service est directement mis en cause ;
Nous mettons en garde l’opinion contre ces escrocs qui inventent des histoires vraiment émouvantes pour appâter les âmes sensibles ;
Pour ceux qui veulent apporter de l’aide à un malade (inconnu), passer par le service social du CHU-YO.
Dénoncer sans tomber dans la délation
Le CHU compte environ 1200 agents. Dans un si grand nombre, il peut y avoir des brebis galeuses, reconnait Robert Sangaré. C’est pourquoi, il invite la population et les usagers à éviter toutes formes d’entente directe avec toute personne et/ou les soignants pour bénéficier de la prise en charge et à éviter toutes formes de payement sous les manteaux. Car, de telles pratiques desservent ceux qui s’y adonnent.
En tout état de cause, la Direction générale se dit ouverte à tout usager désirant comprendre une situation ou pour se plaindre. « C’est un combat que les usagers de l’hôpital, presse et direction générale doivent mener et gagner ensemble sans tomber dans la délation et le dénigrement gratuits et malveillants », estime Robert Sangaré.
Moussa Diallo
Lefaso.net