Fada: l’Eldorado des filles du Bénin et du Togo
Avec une tonalité particulière dans l’expression, les filles qu’on rencontre dans les maquis de Fada sont pour la plupart des filles béninoises ou togolaises. Une équipe de Gulmu Info a sillonné les maquis de Fada N’gourma pour comprendre pourquoi, à chaque vacances, la ville de Fada est la destination à ne pas manquer pour les filles du Togo et du Bénin.
Bephia, son nom d’emprunt, est originaire du Togo, de la ville de Bassa. Elle est à son deuxième passage de la ville de Fada. « L’année dernière, je suis venue à la fin des cours pour trois mois. J’ai servi au restaurant de l’Est. C’est mon frère ( c’est comme ça qu’elles appellent les passeurs) qui m’avait fait venir. Je suis repartie avec beaucoup de pagnes et de plats. L’argent, j’ai pas eu assez, mais ça m’a permis de construire la maison de ma mère. » nous a-t-elle confié.
A la question de savoir pourquoi elle est revenue, elle affirme que « C’est pour encore chercher de l’argent afin de retourner apprendre un métier de mon pays et y rester ». « Si je gagne 300 000 FCFA, je vais rentrer. » a-t-elle clos le débat.
Bienvenue, aussi un nom d’emprunt, de nationalité béninoise pense que la ville de Fada est généreuse. « Certains jours, nos clients nous offrent à boire et à manger. Par jours, j’ai en moyenne 3 bières. Sur 3 bières, je dépose 2 et je bois 1. Cela me fait gagner de l’argent à la fin de la journée et augmentent mes économies. » Elle nous a confié aussi que « la population de Fada aime beaucoup le sexe », et que « toutes les filles sont ici à cause de ça ». » Si tu sais jouer le jeu avec les gas de Fada, tu peux te taper 20 000 FCFA par jour. Toutes les nuits je suis obligée de fermer mon portable pour dormir. Tous les clients qui ont pris mon numéro dans la journée et les jours précédents m’appellent. » a-t-elle ajouté.
Pour Saly, aussi un nom d’emprunt, Fada a une particularité. Les hommes aiment dépensé sur les femmes dans les maquis. « Je suis logé et nourrit ici. J’ai un gas qui est un client du maquis qui paie ma location et qui me prend en charge. » Tout ce que je gagne dans le maquis me sert d’économie. Depuis que je suis à Fada, je trouve que les hommes prennent soin des femmes. Ce n’est pas comme ça dans mon pays où, nous sommes obligés de nous battre pour survivre. Vraiment, pour moi, Fada est une mine d’or. Je suis venue m’enrichir avant de retourner dans mon pays pour faire autre chose. » a-t-elle conclu.
Un détenteur de maquis, voulant rester dans l’anonymat a bien voulu répondre à nos questions. Pour lui, certaines filles sont plus riches que le maquis même. » Elles se tapent plus de 30 000 FCFA par jours. Chaque fille que nous embauchons à 35 000 FCFA peut se retrouver avec 500 000 voir 1 000 000 FCFA à la fin du mois. Et pourtant, nous même en tant que détenteur de devis de boissons, on peine à joindre les deux bouts. Fada est vraiment un Eldorado pour les filles serveuses. ».
A. Z
www.gulmu.info
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