Sur le recrutement des éléments du RSP
Les hommes sont sélectionnés à partir des éléments qui composent le contingent normal à Bobo Dioulasso. Ces éléments recrutés sont envoyés à Bobo pour une formation initiale de 12 mois et c’est après cette formation initiale que le RSP sélectionne parmi les plus aptes à remplir certaines missions. Ensuite, ils sont envoyés pour une formation à Pô pour les techniques commandos. A l’issue de cela, il y a d’autres types de formations spécialisées que subissent les hommes qui sont retenus pour servir au RSP. Il n’y a pas de milices, il n’y a pas quelqu’un au RSP qui ait été choisi par quelqu’un de particulier.
Le rôle que le Général entend jouer pendant et après la transition
Le rôle que j’entends jouer pendant la transition est le rôle que les autorités de la transition voudront bien me confier. Je n’ai pas un rôle particulier à demander, je suis à la disposition des institutions, à la disposition des autorités de la transition. J’entends jouer ce rôle-là jusqu’à la fin de la transition. Après la transition, on verra. Je me mettrai encore à la disposition des nouvelles autorités qui vont être élues démocratiquement.
Sur les remous au sein du RSP et les promesses du premier ministre, Yacouba Isaac Zida
Il y a eu effectivement, le 30 décembre quelques remous au sein du Régiment de sécurité présidentielle, cela compte tenu de la prise d’un certain nombre de décisions qui, aux yeux de la troupe ressemblait à un début de démantèlement de leur corps. C’est la raison pour laquelle, les hommes ont estimé qu’il fallait attirer l’attention de son excellence monsieur le premier qui est issu de corps, et qui connait très bien ce corps. Avec lui, ils ont discuté. A l’issue de cette discussion du 30, un certain nombre de promesses ont été faites à la troupe par le premier ministre et les hommes attendaient impatiemment que cela se réalise pour le bon fonctionnement du service.
Les plus importantes étaient le retour d’un certain nombre d’officiers qui avaient été mutés ou qui étaient en voie d’être mutés dans certains corps. Il y avait aussi, l’assurance que le corps ne sera pas démantelé, mais également la nomination d’un certain nombre de responsables en rapport avec la hiérarchie et c’est surtout ce point qui n’avait pas été réalisé à la date du 04 février.
Malheureusement, à la date du 4 février, cela n’avait pas été réalisé et c’est ce qui a expliqué ce deuxième mouvement. Lorsque je dis mouvement, en fait, il n’y a rien eu. Il y a peut-être eu intention tout simplement, sinon, il n’y a pas eu de rassemblement particulier. Il n’y a pas eu d’actes particuliers, puisque le Premier ministre ayant été informé, n’est pas venu au niveau du Conseil des ministres. C’est donc cela qui a expliqué le fait que le Conseil des ministres n’a pas eu lieu.
L’empêchement du conseil des ministres du 4 février
Le 04 février était effectivement un jour de conseil des ministres, mais aucune personne n’est allée dans la salle du conseil des ministres. Peut-être qu’il y avait l’intention de le faire, ça je n’en disconviens pas, mais personne n’est allée dans la salle du conseil des ministres pour demander au premier ministre qu’il vienne. Comme je dis, il y avait effectivement l’intention de lui poser la question, lui demander de venir encore s’entretenir avec la troupe et donner ses différentes explications.
A propos du choix contesté des hommes à la tête du RSP
Au sien de l’armée, les hommes ne choisissent pas leurs chefs, tout comme les chefs ne choisissent pas leurs subordonnés. Dans le contexte actuel, les hommes ont tout simplement constaté qu’il y avait quelque chose d’anormal dans la nomination de certains chefs. Ce n’est pas parce que tel ou tel est mauvais ou bon. C’est tout simplement parce que la nomination qui a été faite ne tenait pas compte de la hiérarchie. C’est pour cela que les hommes ont demandé que cela soit corrigé. Dans la correction, les hommes ont fait des propositions qui ont été acceptées par le premier ministre. Ce n’est pas une imposition.
Le régiment de sécurité présidentielle au sien de la présidence du Faso, recevait ses instructions du chef d’Etat-major particulier, cela veut dire que le chef d’Etat-major particulier doit avoir dans la hiérarchie militaire un grade plus élevé que le chef de corps du régiment de sécurité présidentielle. Mais tel n’était pas le cas. Lorsqu’il s’agit d’une fonction civile, cela ne pose pas de problème, vous pouvez avoir un lieutenant, s’il est ministre, moi général je me mets au gardez-vous devant ce ministre. Cela ne pose pas de problème. Mais dans le commandement militaire cela est impossible. Ce n’est pas faisable.
Malheureusement c’est ce qui a été constaté dans cette nomination. C’est pour cela qu’on a tout simplement demandé de revoir pour que cette nomination puisse tenir compte du respect de la hiérarchie.
Son avis sur le démantèlement du RSP
En tant que militaire, je ne suis pas d’avis pour qu’un corps tel que le RSP soit démantelé, pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, c’est un corps très opérationnel qui a une très bonne formation, qui a des hommes très compétents qui peuvent en toute circonstance servir au niveau de la sécurité de notre pays. Deuxièmement, c’est un corps qui avait été créé pour assurer la sécurité du président du Faso en tant qu’institution de la république pas en tant que personne physique. Il existe aussi pour la protection de toutes les institutions républicaines. Pour ces raisons, je pense qu’il n’est pas opportun de démanteler un tel corps qui a été formé, équipé et entrainé pour remplir certaines missions.
Le RSP n’est-elle pas une armée dans une armée ?
Le régiment de sécurité présidentielle n’est pas une armée dans une armée contrairement à ce que certains croient. Le RSP est un corps spécial qui dépend de l’Armée de terre qui elle-même dépend de l’Etat-major général des armées. Ce corps spécial est mis à la disposition de la présidence du Faso pour remplir les missions de protection des institutions républicaines et d’autres missions telles que la lutte anti-terroriste. Au niveau de la présidence, le RSP reçoit les instructions du chef d’Etat-major particulier de la présidence du Faso.
Et l’Etat-major général des armées dans tour ça…
Le RSP reçoit des instructions de l’Armée de terre, lorsqu’il s’agit d’une mission traditionnelle de l’armée. C’est-à-dire que le RSP remplie toutes les missions traditionnelles de l’armée ; les missions de défense, de développement qui sont attribuées aux forces armées nationales. A ce titre, le RSP reçoit ses missions de cette institution qui est l’armée de terre. Au niveau de la présidence du Faso, il y a une deuxième mission qui est attribuée au RSP : la sécurité du président du Faso en tant qu’institution, la sécurité des institutions de la république. A ce niveau le RSP reçoit les instructions du chef d’Etat-major particulier qui a une couverture beaucoup plus large et une responsabilité à ce niveau.
Sur la commission de réflexion sur la restructuration du RSP
Cette commission a quelques temps pour donner ses résultats. La mise en œuvre des résultats sera assurée certainement par les autorités qui sont élues démocratiquement. C’est à elles de décider du sort du RSP. La commission a deux mois pour travailler, à l’issue on attendra de voir ce que cela va donner.
Le RSP après Blaise Compaoré
Le RSP après Blaise Compaoré reste toujours le RSP. Le Régiment de sécurité présidentielle n’a pas été créé pour protéger une personne en particulier, il a été créé pour protéger le président du Faso. A ce titre, n’importe quel président qui sera là, bénéficiera de la même protection et de la même façon que le président Compaoré qui est parti.
L’atmosphère au RSP après les remous
A la date d’aujourd’hui, je peux dire que tout est rentré dans l’ordre. Le service a repris normalement, comme cela a été les vœux de la troupe. Lorsque les premières nominations avaient été faites, cela avait un peu paralysé le service. Aujourd’hui avec les dernières nominations, le service a bel et bien repris.
Ce que j’ai à adresser à tous, aux OSC (Organisations de la société civile), aux autorités civiles et militaires, c’est un message de paix. Nous avons besoin de paix pour construire, développer notre pays. Lorsque vous regardez autour de nous, en Afrique et ailleurs, il y a des pays qui veulent bien avoir la paix comme le Burkina. il est important pour nous, quelles ques soient nos divergences, quelle que soit la situation, de faire en sorte que nous puissions vivre ensemble en paix, sinon nous arriverons à des situations regrettables.
Synthèse de Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net