On savait que le Liban était la destination prisée de certains Burkinabè qui vont en aventure. Mais depuis quelques années, l’Arabie Saoudite est en train de ravir la vedette au Liban. En effet, des individus sont passés maitres dans l’art de convoyer de jeunes filles et garçons en quête d’emploi vers l’Arabie Saoudite. La brigade ville de gendarmerie de Kosyam vient de mettre la main sur un individu qui exerçait frauduleusement dans ce domaine.
Tout est parti, selon les conférenciers, d’une lettre de l’ambassadeur du Burkina en Arabie Saoudite sur le cas d’une jeune Burkinabè, Malgoubri Aicha Philomène, morte pendue dans la salle de détention des filles de ménage en difficulté avec leurs patrons à Médine. Suite à cette lettre, les limiers ont voulu en savoir davantage sur le système mis en place pour faciliter l’immigration de ces personnes. « C’est en cela que quelqu’un nous a conduit à une agence basée à Ouaga avec des représentations à Bobo-Dioulasso et à Kaya », a indiqué le colonel Sam Djiguiba Ouédraogo.
Il s’agit de l’agence de voyage Sawa Tour située aux 1200 logements. « Interrogé à présenter son autorisation lui permettant une telle pratique, il déclare ne pas posséder d’autorisation, mais dispose d’un arrêté du Ministère de la culture et du tourisme lui octroyant une licence d’agence de voyage et du tourisme de catégorie « A » pour l’organisation du pèlerinage à la Mecque et de la Oumra », a ajouté le conférencier.
Des enquêtes plus poussées ont permis aux limiers de découvrir que 282 personnes avaient déjà été recrutées contre une somme allant de 400 mille à 600 mille francs CFA par personne. Dans le détail, 156 personnes ont été recrutées à Ouagadougou, dix à Bobo et sept à Kaya. Dans les locaux de l’agence, 179 dossiers ainsi que 40 passeports ont été retrouvés.
Au total trois personnes ont été arrêtées dans le cadre des enquêtes. Mais selon le commandant de la brigade de gendarmerie de Kosyam, Abdoulaye Sawadogo, l’une des trois personnes se trouve être une victime. Tout en appelant les populations qui connaissent les agences ou individus qui exercent ces genres d’activités à les dénoncer, les conférenciers ont indiqué que les recherches se poursuivent afin de débusquer d’autres négriers d’un autre âge.
Jacques Théodore Balima
Lefaso.net