Lefaso.net : Il est question depuis le 7 mai de la suspension des émissions interactives que les organisations professionnelles des médias n’approuvent pas. Plusieurs rencontres ont eu lieu à cet effet. Qu’est-ce qu’on peut retenir comme bilan ?
Suspension des émissions interactives : La décision sera levée le 30 mai avec la signature d’une charte de bonne conduite
La décision du Conseil supérieur de la communication (CSC) de lever la suspension des émissions interactives comme demandé par les organisations professionnelles des médias, se fera probablement le samedi 30 mai prochain. Avec la signature d’une charte de bonne conduite et l’adoption d’un nouveau texte portant réglementation des émissions interactives. C’est du reste, ce qu’a annoncé Jean-Paul D. Toé, directeur général de l’observation des médias et des études au Conseil supérieur de la communication dans cette interview qu’il nous a accordée, le jeudi 21 mai 2015.
Le Conseil supérieur de la communication (CSC), après l’adoption de la décision, a effectivement publié une déclaration dans laquelle il était indiqué qu’il allait engager de larges concertations avec les promoteurs des médias audiovisuels, lesquelles doivent aboutir à l’élaboration d’une décision portant réglementation des émissions d’expression directe.
Le samedi 16 mai précisément, ces concertations ont commencé. Le CSC a rencontré à 9 heures, les promoteurs de médias commerciaux et à 11 heures, les promoteurs de médias non-commerciaux, c’est-à-dire les médias confessionnels et les médias communautaires.
De ces concertations, l’on retient que les promoteurs des médias ont apporté beaucoup de propositions dans le sens de l’amélioration de la conduite des émissions interactives. Au titre de ces propositions, on peut citer l’éducation et la formation des animateurs des émissions interactives, l’acquisition d’équipements techniques appropriés à même de garantir l’identité et les coordonnées des intervenants, la signature par les promoteurs de médias audiovisuels d’une charte de bonne conduite.
Qui des entités a fait ces propositions ? Les organisations professionnelles des médias ou les promoteurs des médias ?
Je parle des promoteurs de médias audiovisuels qui étaient à la rencontre du samedi 16 mai. Il y a eu aussi des propositions dans le sens du retardement de la voix et de la mise en œuvre des sanctions prévues par les textes. C’est dire que lorsqu’un auditeur appelle, s’agissant du système de retardement de la voix, sa voix n’est pas entendue immédiatement. Le système de retardement de la voix permet à l’animateur de contrôler le contenu du message qui est en train d’être diffusé. On peut donc interrompre si toutefois il y a des manquements.
Quelle a été la proposition des organisations des professionnels des médias ?
Il y a eu effectivement une rencontre le vendredi 15 mai avec ces organisations. Elles ont demandé la levée pure et simple de la suspension. Mais l’objectif des concertations engagées par le CSC était de recueillir des propositions visant l’amélioration de la conduite des émissions interactives en vue de la levée de la suspension.
Votre communiqué du 16 mai a été démenti par les organisations professionnelles des médias lors d’une conférence de presse ce mercredi 20 mai 2015. Quelle est votre réponse ?
Effectivement, elles ont parlé de division et de désinformation. En ce qui concerne la division, je pense que c’est une question d’approche. Le CSC dans son approche a voulu rencontrer chaque association individuellement pour leur permettre de s’exprimer et de faire des propositions sur la conduite de ces émissions. C’est ce que le Conseil a fait avec les promoteurs de médias audiovisuels, le 16 mai ; il a pris en compte la typologie des médias. Le CSC a rencontré les médias commerciaux d’un côté et les non-commerciaux d’un autre. Le CSC n’est pas dans une dynamique de division des médias et de désinformation. Il s’est agi d’une incompréhension.
Mais qui sont ces organisations et/promoteurs de médias qui approuvent la décision du CSC de suspendre les émissions ?
La question n’est pas à ce niveau. L’objectif recherché à travers ces concertations n’était pas de savoir qui était avec le CSC et qui était contre le CSC. Je pense que le Collège des conseillers a été clair dans sa déclaration. Ce sont des concertations que le CSC a engagées avec les promoteurs pour recueillir des propositions qui vont garantir une meilleure conduite des émissions interactives. Ramener le débat à qui approuve ou pas ne nous amènera nulle part.
Le Collège des Conseillers s’est inscrit dans une dynamique de recherche de solutions pour encadrer au mieux la conduite de ces émissions. A la suite des concertations, il s’est engagé à prendre en compte les propositions dans un texte, portant réglementation des émissions d’expression directe.
Est-ce à dire que la suspension ne sera pas levée dans les 72 heures comme l’exige les organisations professionnelles des médias qui annonce par ailleurs un sit-in si toutefois elles n’obtiennent pas satisfaction ?
Le CSC dans sa démarche a déjà élaboré un calendrier à la suite des concertations qu’il a eues avec les différentes entités. Selon ce calendrier, une nouvelle décision sera élaborée, laquelle prend en compte les différentes propositions issues des concertations du 16 mai. Le projet a déjà été envoyé aux promoteurs de médias et aux organisations des professionnelles de médias pour amendement. Ceux-ci disposent de cinq jours pour faire parvenir au CSC leurs amendements. Ils ont jusqu’au mardi 26 mai pour amender le texte. A la suite des amendements, il sera mis en place un comité restreint composé d’une délégation des promoteurs et des membres du Conseil pour prendre en compte les prochaines propositions dans le projet de texte.
Si tous les amendements sont pris en compte, il appartiendra au Collège des conseillers de valider le projet de texte portant réglementation des émissions interactives. Et le samedi 30 mai la mesure sera la levée avec la signature d’une charte de bonne conduite des émissions d’expression directe.
Interview réalisée par Bassératou KINDO
Lefaso.net
A découvrir aussi
- OK s'en est allé
- Police nationale : Des sanctions proposées à l’encontre de 18 éléments
- Incendie au marché Arb yaar de Tanghin : « Nous sommes certains que c’est l’œuvre d’une personne »
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 262 autres membres