Incendie au marché Arb yaar de Tanghin : « Nous sommes certains que c’est l’œuvre d’une personne »
« Si ce n’est pas avec de l’essence, il ne peut pas y avoir autant de dégâts », « la personne qui a fait cela, c’est Dieu qui va le payer », « ça fait deux fois, si ce n’est pas un génie, c’est que c’est une personne qui veut notre ruine ». Ainsi vont les commentaires au lendemain de l’incendie qui a ravagé une dizaine de hangars au marché de Tanghin, communément appelé « Arb yaaré » à Ouagadougou dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 janvier 2016.
Ce mardi matin, les propriétaires des hangars détruits par le feu, les visages marqués par la tristesse et certains cachant visiblement très mal les traces de coulée de larmes, s’affairaient sous les commentaires des voisins ou des clients à séparer de leur marchandise, ce qui pouvait être encore commercialisé.
Le feu qui a détruit la dizaine de hangars a essentiellement concerné des lieux de vente d’habits, de tisanes, de pots en terre cuite et de commerce de céréales. Des origines de l’incendie, personne ne s’est prononcé, mais tous sont unanimes qu’il n’est pas fortuit. Ils y voient une main humaine.
Lassané Ouédraogo, vice-président de l’Association « Neb la nonma » du marché explique qu’il a été informé vers 21h (dans la nuit du lundi 18 janvier, ndlr), mais selon les explications de ceux qui étaient déjà sur les lieux, poursuit-il, c’est à cette même heure que l’incendie s’est déclenché.
Deuxième fois. « Dieu merci, les gens sont sortis nombreux, les sapeurs-pompiers et la police nationale sont venus et nous avons pu maîtriser le feu », note Lassané Ouédraogo. Il ressort que c’est la deuxième fois qu’un tel drame se produit à Arb yaaré.
« Il y a de cela 10 jours, vers le côté Est du marché, un incendie s’est déclenché. C’est vers 3h du matin que le gardien a remarqué les flammes. Nous ne savons pas si c’est la même personne ou c’est quelqu’un d’autre, mais nous sommes certains que c’est l’œuvre d’une personne », relate le vice-président de l’Association « Neb la nonma ».
2 millions. Asséta Ouédraogo, effondrée raconte qu’elle a tout perdu. Les phrases sortaient par saccade de ses lèvres tremblotantes. « Je vendais du tout. Des tissus, du mil, du haricot. Je ne peux pas les décompter ». Pour ses pertes, c’est sans hésiter qu’elle avance la somme de 2 millions de F CFA.
Profitant de l’occasion, Lassané Ouédraogo vice-président de l’Association « Neb la nonma » a lancé un appel de prudence à l’endroit de ses collègues commerçants. « Nous avons essayé de règlementer le marché, conseiller les commerçants à abandonner les hangars en paille et ramener les vendeurs de tisanes vers un seul coin, mais c’est difficile », explique-t-il.
Il est à noter qu’aucune perte en vie humaine n’a été constatée. Pour une estimation globale des pertes, l’Association « Neb la nonma » dit attendre de rencontrer chaque commerçant touché avant de se prononcer.
Yannick SAWADOGO
Burkina 24
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