Italie: une femme de gauche à la tête de la Chambre des députés
La députée de gauche Laura Boldrini a été élue samedi à la présidence de la Chambre des députés italienne, où la gauche dispose de la majorité absolue depuis les élections de fin février.
Cette élection, obtenue avec 327 voix (la majorité requise était de 310 voix), intervient au lendemain de la première réunion du parlement italien depuis les législatives.
Journaliste et ancienne porte-parole du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Laura Boldrini, 51 ans, membre du petit parti de gauche SEL, avait été choisie pour la présidence de la chambre par le leader du Parti démocrate (PD, principal parti de gauche) Pier Luigi Bersani.
"J'ai passé tant d'années à défendre les droits des faibles, en Italie, dans le monde, une expérience que je mets au service de cette Chambre (...) Mes pensées vont à ceux qui ont perdu certitudes et espérances", a-t-elle déclaré dans son premier discours.
Au Sénat, qui doit aussi élire un président, les opérations s'avèrent plus complexes car la coalition de gauche n'y dispose que d'une majorité relative. Or en Italie, les deux chambres ont un poids équivalent et samedi après-midi, aucune majorité ne s'était encore dégagée pour choisir un président de la chambre haute.
Dans ces conditions, les perspectives d'une majorité stable pour soutenir un gouvernement restent très floues. En attendant, c'est le gouvernement de Mario Monti qui expédie les affaires courantes.
M. Bersani cherche dans la chambre haute le soutien du Mouvement cinq étoiles (M5S), qui a cristallisé le vote contestataire en Italie, arrivant en troisième position derrière la coalition de droite de Silvio Berlusconi.
Mais le leader du M5S, Beppe Grillo, a claqué à plusieurs reprises la porte au nez de M. Bersani, rejetant un accord avec "ceux qui ont détruit l'Italie", selon ses dires, de sorte qu'aucune majorité ne se dégage au Sénat pour permettre à un gouvernement d'obtenir le vote de confiance nécessaire pour entrer en fonction.
L'élection des présidents des deux chambres permettra au chef de l?État Giorgio Napolitano d'entamer officiellement, normalement à partir de mardi, ses consultations avec les dirigeants politiques sur la formation du nouveau gouvernement.
M. Bersani espère obtenir un mandat de M. Napolitano pour tenter de former un gouvernement mais de l'avis des analystes, ses chances sont extrêmement faibles.
Même si M. Napolitano le choisit pour ce mandat, étant donné qu'il est le chef de la principale force parlementaire, il sera confronté au refus catégorique du M5S de lui voter la confiance et sera sans doute contraint de passer le relais à quelqu'un d'autre.
A partir de ce moment, toutes les hypothèses sont envisageables.
M. Napolitano peut offrir ce mandat à une autre personnalité, il peut proposer un gouvernement de transition ou technique, le temps par exemple de modifier la loi électorale qui a conduit à l'impasse.
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