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Le pape au Brésil: craintes et interrogations sur la sécurité

Le pape au Brésil: craintes et interrogations sur la sécurité
09:35 - 23/07/13

© AFP Les forces de l'ordre tentent de disperser des militants du groupe anonymous qui manifestent le 22 juillet 2013 à Rio de Janeiro à l'occasion de la 1ère journée de la visite du pape François
© AFP TASSO MARCELO

Rio de Janeiro (AFP) - Le pape prenait mardi une journée de repos bien méritée après une arrivée mouvementée à Rio de Janeiro, mais l'enthousiasme entourant sa visite suscitait des craintes accrues de débordements, dans la foulée du mouvement social contre la vie chère et la corruption.

La police a dû disperser lundi soir avec des gaz lacrymogènes des manifestants en marge de la réunion de François avec la présidente Dilma Rousseff.

Des centaines de manifestants couraient dans toutes les directions à proximité du palais Guanabara où siège le gouvernement de Rio de Janeiro. Un cocktail Molotov a été lancé en direction des forces de l'ordre. Au moins cinq manifestants ont été interpellés.

Un photographe de l'Agence France-Presse (AFP), Yasuyoshi Chiba, a été légèrement blessé d'un coup de matraque à la tête par un policier, selon son propre témoignage. 

© AFP Le pape acclamé par la foule en liesse le 22 juillet 2013 à Rio
© AFP Ari Versiani

Yasuyoshi Chiba, de nationalité japonaise, a été brièvement hospitalisé pour des soins et examens médicaux.

Cette manifestation a conduit les services de sécurité à changer in extremis le programme du pape, en le faisant monter dans un hélicoptère pour aller du centre-ville au palais Guanabara.

Auparavant, la voiture dans lequel François avait décidé de faire un tour du centre-ville avait été bloquée à plusieurs reprises par des fidèles enthousiastes, suscitant les craintes de son entourage. Le pape était resté imperturbable et souriant, goûtant le contact avec la foule.

La journée de mardi est pour le pape, qui est âgé de 76 ans, sans aucun rendez-vous annoncé.

Il restera dans le calme et la verdure de la résidence du Sumaré, sur les hauteurs de Rio. Le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, a indiqué que le pape pouvait rencontrer qui il désirait.

D'autres manifestations jeudi et vendredi

Dans la soirée, les journées mondiales de la jeunesse (JMJ), préparées dans tout le pays depuis des semaines, entreront dans leur phase principale, avec la messe d'ouverture célébrée sur la plage de Copacabana par l'archevêque de Rio, Mgr Orani Joao Tempesta.

© AFP Des fidèles attendent le pape François à Rio le 22 juillet 2013
© AFP

D'autres manifestations sociales sont annoncées dans les prochains jours, dont certaines à proximité de la plage où auront lieu jeudi soir et vendredi soirs des cérémonies des JMJ en présence du pape et de centaines de milliers de jeunes catholiques.

"Cela ne sert à rien de réprimer, ce gouvernement va chuter", ont crié lundi soir les manifestants en fuyant la police.

Avant la visite, le Vatican avait fait savoir qu'il n'avait pas d'inquiétude pour le pape, dans la mesure où les manifestations n'étaient pas dirigées contre lui, et que plus de 60% de la population brésilienne est catholique.

Mais il n'avait pas exclu que les manifestants profitent de la caisse de résonance de la présence de François, qui met l'accent sur les problèmes sociaux, pour relancer leur mouvement. 

Certains protestataires qui ont répondu à l'appel du groupe Anonymous s'insurgent contre les 53 millions de dollars (40 millions d'euros) que coûte la visite du pape et les JMJ aux contribuables brésiliens.

Dans l'avion qui l'emmenait à Rio, le pape a parlé de la crise économique qui "ne donne rien de bien" pour les jeunes, le risque étant celui d'une génération sacrifiée, privée de sa dignité, qui n'aura pas eu de travail.

Après la journée de repos de mardi, François reprendra mercredi son programme sur les chapeaux de roue avec un déplacement au sanctuaire marial d'Aparecida, à quelque 200 km de Rio. 

Le père Lombardi a minimisé la découverte dimanche d'un engin explosif "très artisanal" dans un sac en plastique dans des toilettes publiques près de la basilique d'Aparecida. La sécurité de François n'était pas en jeu selon lui.

Mais ces divers incidents ne peuvent que mettre un peu plus sur les dents les services de sécurité  brésiliens, qui doivent gérer parallèlement la présence d'1,5 million de jeunes de 170 pays venus pour les 18e JMJ, des manifestations hostiles à l?Église et surtout un mouvement social de revendication de grande ampleur.  



23/07/2013
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