Les « 10 commandements » des femmes du Burkina Faso à Blaise Compaoré
Les femmes du Burkina Faso ont exprimé leurs préoccupations au président du Faso, Blaise Compaoré, le 6 mars 2014 à Banfora, chef-lieu de la région des Cascades, à l’occasion du 4e forum à elles dédiés, sur le thème : « Entreprenariat féminin : problématique du financement des activités économiques des femmes ».
L’événement a été une occasion pour les femmes d’exposer au président Compaoré ainsi qu’au gouvernement et aux partenaires techniques et financiers, les obstacles qui les empêchent d’exceller dans les activités économiques.
Il ressort que les femmes ont de la volonté, de la combativité et des initiatives, mais qu’elles sont limitées dans leurs ambitions par le faible accès aux financements.
Le ministre de la promotion de la Femme et du Genre, Nestorine Sangaré, a souligné que malgré l’existence de 14 fonds logés dans différents ministère au Burkina Faso, très peu de femmes parviennent à emprunter de l’argent pour mener des activités économiques.
Les contraintes sont, a laissé entendre Mme Sangaré, liées, entre autres, aux procédures complexes, à la faible bancarisation des femmes, au manque de garantie, au manque de formation des femmes.
Nestorine Sangaré a ainsi fait des suggestions à l’endroit des banques, de l’Etat burkinabè et des femmes, elles-mêmes, afin que l’accès des femmes aux financements ne soit plus un casse-tête au Burkina Faso.
Des 22 femmes qui ont pris la parole au nom des différentes catégories professionnelles des femmes, il a été essentiellement demandé au président du Faso de créer des fonds pour soutenir les femmes, de réduire les taxes sur certains produits pour faciliter les activités des femmes, de former les femmes afin qu’elles puissent être plus aptes à mener les activités économiques…
Il y a lieu de retenir que les femmes du Burkina Faso ont adressé dix recommandations au président du Faso après leurs concertations après l’ouverture du forum, le 5 mars 2014.
Il s’agit : d’adopter une loi visant à protéger les filles et les femmes contre le harcèlement sexuel dans l’exercice de leurs activités économiques ; de mettre en place des coordinations des femmes dans chaque secteur d’activité, dans toutes les régions ; de mettre en place une coordination nationale des femmes du Burkina Faso ; d’instituer un prix annuel pour récompenser le département ministériel ou l’institution publique ou privé le plus engagé dans la réduction des inégalités entre les hommes et les femmes au Burkina Faso.
Les femmes ont également recommandé d’instituer un prix de la créativité féminine lors du 8 mars ; de mettre en place un fonds de soutien à la création artistique féminine sous forme de subvention ou de prêts, de mettre en place un fonds d’appui à l’entreprenariat féminin en vue de la participation des femmes à la croissance économique du pays ; de renouveler les occasions de rencontre entre le ministère de la promotion de la femme et du genre et les femmes professionnelles, de préférence, des rencontres par secteurs d’activités
Elles ont aussi suggéré de renforcer les actions d’information, de capacitation, d’accompagnement des femmes en vue de produire des projets banquable et une bonne gestion de leurs entreprises. Et de mettre en place et rendre fonctionnelle des équipes d’appui aux femmes dans les régions pour le montage et la gestion des projets.
Après avoir écouté les femmes, le président du Faso estime qu’il faut élargir, au maximum le nombre de femmes ayant accès aux crédits. « C’est pour cela que nous avons une institution financière comme le FAARF où plus de 50 milliards de FCFA ont été mobilisés pour soutenir les activités des femmes. Ce qui donne plus d’un million et demi de femmes qui ont bénéficié du fonds », a-t-il affirmé.
Le chef de l’Etat a indiqué que son souci est qu’il faut maintenir et poursuivre ce qui est déjà fait tout en organisant la micro-finance pour qu’elle puisse profiter au maximum de femmes.
« Mais, il est évident que lorsque vous accordez des crédits, il faut mettre en place une bonne gestion pour que le crédit que vous avez pris puisse permettre à la banque de continuer à financer d’autres projets. C’est pour cela que la réflexion de nos jours qui nous indique cette nécessité, amène à penser à la création d’un guichet spécial aux côtés de nos structures de financement pour les femmes ou à imaginer des allègements fiscaux qui peuvent permettre à certaines institutions financières de mieux participer au financement des projets des femmes », a annoncé le président du Faso.
Blaise Compaoré a souligné qu’il faut poursuivre la réflexion pour voir comment financer utilement et durablement les projets des femmes.
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