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Les Européens s'acheminent vers un échec des négociations sur leur budget

 Les dirigeants européens s'acheminaient vendredi vers un échec du sommet sur le budget de l'UE 2014-2020, leurs positions étant encore trop éloignées pour parvenir à un accord qui pourrait être reporté au début de l'année prochaine.

Le Premier ministre britannique David Cameron est l'un des principaux obstacles à la conclusion d'un accord.

"Je pense qu'il n'y a pas eu assez de progrès à ce stade", a-t-il déclaré à son arrivée pour la reprise des travaux vers 10H00 (09H00 GMT). Il a dénoncé la méthode employée par le président du Conseil européen Herman Van Rompuy.

"Ce n'est pas le moment de faire du bricolage, il ne s'agit pas de déplacer de l'argent d'un poste budgétaire à l'autre. Nous avons besoin de tailler dans les dépenses que nous ne pouvons pas nous permettre. C'est ce qui se passe chez nous et c'est ce qui doit se passer ici", a-t-il soutenu.

Dans son dernier projet de compromis sur le budget européen, M. Van Rompuy a maintenu sa proposition initiale de budget à 973 milliards d'euros, soit 1,01% du PIB européen. M. Cameron veut le ramener à 940 milliards.

Mais M. Van Rompuy réalloue les financements prélevés sur certaines enveloppes aux politiques les plus affectées par les coupes.

"C'est déshabiller Pierre pour habiller Paul", a ironisé un diplomate. La Politique agricole commune, qui, dans la première proposition de M. Van Rompuy,  avait perdu 25,5 milliards d'euros, récupère 8 milliards supplémentaires dans la seconde. La politique de cohésion, qui bénéficie aux régions des pays en retard de développement, se voit attribuer 10,6 milliards après en avoir perdu près de 30 dans le projet initial.

Personne n'est satisfait. "C'est clairement insuffisant sur la PAC", a commenté un négociateur français. "La France ne va pas préserver le budget agricole et elle tente de limiter les coupes", a commenté un négociateur européen.

La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande ont tous les deux rencontré vendredi matin David Cameron, qui était accompagné des deux autres représentants du camp des durs, les Premiers ministres suédois et néerlandais.

Selon un diplomate britannique, Mme Merkel, qui manifestement ne souhaite pas un isolement de M. Cameron, a montré de la "sympathie" vis-à-vis de la position britannique.

M. Van Rompuy devait tenter d'identifier les blocages au cours du déjeuner. Il devait décider ensuite si les négociations pouvaient se poursuivre ou s'il était préférable de renvoyer les décisions à un prochain sommet.

Chacun s'accorde à reconnaître qu'un échec à ce stade ne serait pas "dramatique" car il n'y a pas urgence à arrêter dès maintenant le budget pluriannuel.

Parallèlement, M. Van Rompuy a préparé une troisième proposition de compromis. Il peut encore gratter sur l'enveloppe pour la compétitivité et sur les dépenses pour l'administration, qui n'ont pour l'instant pas été affectées par ses coupes. Mais sa marge de manoeuvre est très limitée pour faire de "nouveaux cadeaux", a souligné un négociateur.

Mais Mme Merkel a déclaré ne pas croire à la possibilité de parvenir à un accord sur le budget européen au cours de cette réunion. "Je pense qu'au cours de cette session nous n'allons pas parvenir là où nous devons parvenir, c'est-à-dire à une décision unanime", a-t-elle dit.

"J'ai toujours dit que ce n'était pas dramatique si nous ne considérons la journée d'aujourd'hui que comme une première étape" et "si nous avons besoin d'une deuxième étape, alors nous devons nous donner le temps pour cela", a-t-elle ajouté.

"On n'y est vraiment pas encore", a répété à sept reprises le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, l'un des alliés de David Cameron sur une ligne dure avec le Suédois Fredrik Reinfeldt et le Finlandais Jyrki Katainen.

"Je ne crois pas que l'on puisse trouver un accord sur cette base", a également déclaré le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker. "C'est normal, il n'y a jamais d'accord à la première tentative", a ajouté M. Juncker, un vétéran des sommets qui participe à son troisième marathon sur le budget européen. Il a évoqué un nouveau sommet en janvier ou février.

Pour le leader des libéraux au Parlement européen, et ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, "il n'est pas nécessaire d'isoler Cameron, il est capable de s'isoler tout seul".



23/11/2012
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