Lettre ouverte aux ministres en charge de la Jeunesse et de l’Emploi et de la Justice : Injustice ou arnaque dans les tests de recrutements ?
C’est un véritable cri de détresse que ce candidat malheureux à un test de recrutement lance. Déclaré reçu au terme d’un processus de recrutement, c’est au moment où il se voyait dans la peau d’un salarié normal que le ciel lui tombe sur la tombe. Est-il victime d’une machination ? Robert Sawadogo en appelle aux services des ministres en charge de l’Emploi et de la Justice.
Monsieur le ministre de la jeunesse et de l’emploi, Monsieur le ministre de la justice,
En déployant ma journée de ce lundi 17 mars 2014, voici la question qui m’a traversé l’esprit lorsque je quittais les locaux du cabinet de recrutement et de conseil en GRH, dénommé Burkina Ms, sis au Conseil burkinabè des chargeurs : ai-je été victime d’une injustice ou d’une arnaque ?
Je suis titulaire d’une maitrise en sciences juridiques et politiques depuis 2007, une formation théorique couronnée par déjà quatre années d’expérience dont deux dans l’humanitaire et deux autres années en cabinet comme conseil juridique en entreprise.
Le 16 janvier 2014, sur convocation du cabinet de recrutement Burkina Ms, j’ai pris part à un test pour le recrutement d’un juriste au compte de l’entreprise NIDAP Imprimerie. Le test se déroula plutôt bien et cela en deux phases dont un test pratique et un entretien oral. Fort de trois membres (administrateurs et secrétaire au cabinet Burkina Ms), le jury de composition comprenait Monsieur DJIRE Aziz, Monsieur DIAKITE et Mme SOME.
L’attente fut longue dans la mesure où je n’avais aucun lien contractuel depuis un bout de temps et donc certainement beaucoup de soucis à arrondir mes fins du mois. A la mi-février, comme une délivrance survint le coup de fil du secrétariat de Burkina Ms m’annonçant que les résultats avaient fait l’objet d’affichage au niveau du cabinet. Ma joie fut grande lorsqu’une fois là-bas, j’ai vu mes nom et prénom gravés comme on pourrait le dire en caractère d’imprimerie sur le feuillet des résultats. Mieux, j’avais été recruté sans une liste d’attente, quoi de plus rassurant ! J’allais enfin signer un CDD ou un CDI très bientôt.
Le début du mois de mars (06 mars 2014 notamment) fut la rencontre avec l’employeur Monsieur Salif DJIRE, Directeur Général de NIDAP imprimerie Offset-Sérigraphie-Graphisme (...).
La rencontre avec l’employeur fut elle aussi de bonne augure dans la mesure où Monsieur DJIRE ne manifesta aucune opposition quant à ma prétention salariale et s’attela juste à m’exposer mes missions dans le cadre de mon nouvel emploi, au regard de ma qualité de juriste, avec d’autres tâches inhérentes à l’administratif et une clause de mobilité qui m’obligerait à me déplacer très souvent. Quitus fut donc donné à Monsieur Aziz DJIRE, représentant le cabinet Burkina Ms audit entretien, pour la rédaction du contrat de travail qui débuterait effectivement le 1er Avril 2014 avec une période d’essai de trois mois. Sur ces propos, nous nous quittâmes pour nous donner rendez-vous pour la signature du contrat.
Combien sont-ils ces jeunes burkinabè qui ne demandent qu’à avoir une seule chance pour faire valoir leurs qualités et leurs compétences ? Combien de fois dans notre chère patrie le manque d’emploi a-t-il été décrié ? Je n’avais jamais imaginé qu’en plus d’avoir la quête de l’emploi comme équation à résoudre, nous avions aussi la crédibilité des cabinets ou des employeurs à envisager avant tout !
Ayant décliné déjà une offre ponctuelle de travailler pendant six mois pour un programme, voici qu’un nouveau coup de fil de Burkina Ms m’invita à un échange ce lundi 17 mars matin qui pour moi était l’occasion de finaliser mon contrat dont j’attendais encore le libellé. Hélas ! Grande fut la surprise ce matin d’entendre que Monsieur l’employeur ne pourrait plus m’embaucher. POURQUOI ? C’est la question à ne pas poser parce que personne à Burkina Ms ne le sait et ce fut sur un air parfois laconique, parfois triste que ces messieurs de Burkina Ms peinaient à me faire comprendre la situation.
POURQUOI LE DIRECTEUR DE L’ENTREPRISE NE M’EN AVISE PAS DE VIVE VOIX ? Personne ne le sait non plus ! QUE VAIS-JE FAIRE ? QUE ME RESTE-T-IL A FAIRE ? QUELLE EXPLICATION VAIS-JE DONNER A MA FAMILLE ET A MES AMIS ? En une fraction de seconde, les questionnements se sont enchaînés dans ma tête. Alors je me suis dit ceci, j’ai certainement été victime de cette nébuleuse injustice qui existe certainement au Burkina et qui ne dit pas son nom.
Sans recommandation, même si tu es capable, tu ne travailleras pas au Pays de Blaise Compaoré ?, voici ce qu’un jour m’a dit un ami ! Est-ce le cas pour moi aussi ? Oui ! il l’a ainsi dit et pour se justifier, il a ajouté ce proverbe de chez nous qui dit ? lorsque dans un village tout va mal, le premier accusé demeure le chef du village qui a laissé installer le chaos ?
Il est clair que l’injustice est le quotidien du pauvre au pays des hommes intègres, il est indéniable que les dessous de table dans les procédures de recrutement existent, mais il est aussi inadmissible pour tout esprit sensé de rester passif à de tels agissements ! Etre injuste ou égocentrique est peut-être de mise chez bon nombre d’employeurs qui entendent gérer leurs entreprises sans rendre compte à qui que ce soit. Mais voici un cas d’école qui doit permettre de mettre à nu des agissements et des pratiques peu orthodoxes dans la grande sphère des cabinet dits de recrutement, encore que parmi ces établissements, il faut déceler ceux qui sont de véritables recruteurs et ceux qui ne le sont pas, dans un imbroglio d’un laisser-faire généralisé dû à une option d’impunité totale faite par nos autorités.
J’esquisse aujourd’hui ma situation parce qu’elle doit interpeller, prévenir et surtout me permettre d’avoir une véritable explication sur ce sujet qui m’a vraiment fâché et pour lequel je compte saisir la justice car pour moi, il existe encore des justes sur cette terre et surtout au Burkina Faso.
Je m’exprime car c’est une pédagogie noble pour les âmes bien nées et les esprits avertis ; mon intention n’étant pas de nuire mais de rechercher la vérité sur ce qui a bien pu se passer en deux mois et demi d’une aussi longue procédure de recrutement qui m’avait tant tenu en haleine.
Certainement que des cas semblables existent, ne pas en parler c’est cautionner effectivement une injustice pratiquée et praticable dans le milieu des recruteurs et des employeurs du Burkina Faso.
Robert SAWADOGO
09 BP 534 OUAGADOUGOU 09
Tel : 70 32 43 78/ 77 32 31 31
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