Programmée début novembre 2014, tout était prêt et le premier ministre avait pris toutes les dispositions pour s’y rendre et devait être accompagné de quelques ministres. Mais en raison de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre, la soutenance a été reportée à une date ultérieure, le temps qu’il retrouve la sérénité.
Ce sera finalement le 6 février, un rendez-vous qui a failli être reporté à nouveau. Ses ancêtres ont certainement veillé sur lui. « Le premier ministre a eu des ennuis de santé ; c’était sérieux, mais heureusement, il a été pris en charge rapidement par les services d’urgence et a bénéficié de soins appropriés », nous a confié une source proche de son entourage.
Rétabli, il n’était cependant pas au bout de ses peines, car informés de son arrivée à Bordeaux, des compatriotes et leurs amis lui ont réservé un accueil pour le moins agité. En général publique, il fallait montrer patte blanche pour pouvoir accéder à la salle Montaigne où s’est déroulée la soutenance. « Dehors, il y avait des gens qui manifestaient aux cris de assassin », raconte un compatriote bordelais. Allusion à la « réquisition complémentaire spéciale » de l’armée qu’il aurait signée le 29 octobre « au nom du peuple burkinabè » pour « empêcher par la force les troubles à l’ordre public sur toute l’étendue du territoire national », au besoin par « l’usage des armes, l’autorité militaire restant libre d’en régler l’emploi ».
Malgré cette double pression, Luc Adolphe Tiao a défendu avec brio son ton travail de recherche, et le Jury lui a décerné la mention « Très honorable ».
Joachim Vokouma
Lefaso.net (France)