SAKISIDA

Obama attendu à Newtown, un dimanche de prières deux jours après le massacre

 Le président Barack Obama était attendu dimanche à Newtown (nord-est des Etats-Unis), où les églises ont accueilli toute la journée de très nombreux fidèles, unis dans la peine et le désarroi après le massacre de 20 enfants et 6 adultes dans l'école Sandy Hook.

Dès 07H30, l'église St Rose de Lima, brièvement évacuée après une alerte dans l'après-midi, était pleine à craquer. La presse était soigneusement tenue à distance.

D'autres services religieux se sont succédés toute la journée dans la petite ville traumatisée, où de nombreux coins de rue étaient transformés en mémorial improvisé, avec bougies, mots de réconfort, ballons blancs et peluches.

Plusieurs enterrements sont prévus ces prochains jours.

"La communauté est là ensemble pour prier. Ils sont détruits. Pas seulement les familles, mais aussi les personnels d'urgence, tous vivent le drame de façon très personnelle et émotionnelle", expliquait près de l'église St Rose, Rosty Slabicky, un bénévole de la Croix Rouge.

Le président Obama, qui a appelé à "prendre des mesures significatives pour empêcher de telles tragédies", était attendu dans l'après-midi, alors que de nouvelles voix se sont élevées pour demander un renforcement des lois.

M. Obama doit rencontrer les familles endeuillées et remercier les services d'urgence. Il doit s'exprimer lors d'une cérémonie religieuse à 19H00 locales (minuit GMT).

Même si la police a mentionné "de nombreux éléments" intéressants dans l'enquête, le porte-parole de la police du Connecticut, Paul Vance, a expliqué dimanche qu'il faudrait encore "des semaines de travail" pour en venir à bout. "Mais je pense qu'à la fin, nous répondrons à toutes les questions auxquelles il est humainement possible de répondre", a-t-il ajouté.

Les enquêteurs ont parlé à la seule adulte blessée qui a survécu. Et les corps ont commencé à être rendus aux familles, a-t-il déclaré, mettant par ailleurs en garde contre certaines fausses informations circulant sur les réseaux sociaux.

Alors qu'un journaliste mentionnait que le tueur n'avait pas laissé de note d'explication, le porte-parole a tenu à préciser qu'il n'avait "pas dit ce que nous avons ou pas récupéré. Je veux que cela soit très clair".

De nombreuses questions restent encore sans réponse.

Pourquoi un jeune de 20 ans, Adam Lanza, ayant grandi dans la petite ville de carte postale, où tout le monde se connaît, a-t-il tué sa mère Nancy dans leur luxueuse maison, avec l'une des armes qu'elle collectionnait ? Pourquoi avait-elle ces armes, dont le fusil d'assaut Bushmaster .223 utilisé pour le massacre ? Pourquoi Adam Lanza a-t-il décidé d'aller semer terreur et désespoir dans une école accueillant des enfants de 5 à 10 ans ?

Fusil d'assaut

"Il était clairement perturbé", a déclaré dimanche le gouverneur du Connecticut Dan Malloy sur CNN. "Il faut être dérangé pour commettre ce genre de crimes", a-t-il ajouté, se refusant à entrer dans les détails.

Selon certains témoignages, Adam Lanza, jeune timide et solitaire, très intelligent, souffrait du syndrome d'Asperger, trouble du spectre autistique.

"Il a forcé l'entrée de l'école en tirant" avec son fusil d'assaut à de multiples reprises, a déclaré le gouverneur.

L'école était fermée lorsqu'il est arrivé à 09h30, de récentes mesures de sécurité obligeant à sonner pour entrer, une fois les élèves en classe.

"Ce sont des fusils d'assaut", a insisté le gouverneur. "On ne s'en sert pas pour chasser le cerf !".

Le tueur avait selon M. Vance quatre armes à feu. C'est en entendant la police arriver qu'il s'est suicidé, selon le gouverneur.

Il avait eu le temps d'abattre froidement 20 enfants de CP (6 et 7 ans) et six adultes - six femmes -, les mitraillant de son arme semi-automatique.

Il a tiré jusqu'à 11 fois sur certaines victimes.

Un ange au ciel

De nombreux journaux américains affichaient dimanche les visages angéliques des enfants - 12 petites filles et 8 petits garçons, et des six femmes mortes avec eux, certaines en tentant de sauver leurs petits élèves.

L'une d'elle, Olivia Engel, 6 ans, devait jouer un ange, dans une scène vivante de Nativité à l'église St Rose samedi soir.

Les émissions politiques dominicales ont donné une large place au débat sur le contrôle des armes à feu, un débat qui fait rage depuis la tragédie, le pays étant traumatisé par ce massacre qui a visé de si jeunes enfants.

La sénatrice démocrate Dianne Feinstein a annoncé qu'elle allait proposer une loi pour interdire les fusils d'assaut, dès l'entrée en fonction du nouveau Congrès début janvier.

Une loi, signée par le président Clinton en 1994, les avait interdites, mais la loi a expiré en 2004, et n'a jamais depuis été renouvelée.

Le maire de New York, ardent partisan d'un contrôle des armes à feu, a lui aussi demandé des mesures immédiates.

Le droit de posséder des armes est inscrit dans le Second amendement de la Consitution, et défendu bec et ongles par le lobby des armes à feu.

Celles-ci tuent chaque année 31.000 personnes aux Etats-Unis.

Le massacre de Sandy Hook est le deuxième plus grave jamais commis dans un établissement scolaire américain.



16/12/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Actualités locales pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 262 autres membres