C’est le palais des sports sis à Ouaga 2000, qui a servi de cadre à cette rentrée politique. Un palais quasi-plein où Jean-Baptiste Natama fit son entrée à 11h 08mn pour une cérémonie annoncée pour commencer à 9h. Prestations d’artistes à n’en pas finir. Des allocutions aussi.
Dans son allocution, le‘’collectif Natama 2015’’ a exprimé sa conviction selon laquelle Jean-Baptiste Natama incarne le leadership politique dont le Burkina a besoin, avant de l’appeler « instamment » à annoncer sa candidature à l’élection présidentielle du 11 octobre 2015. En réponse, dira M. Natama assisté de l’émir du Liptako, « J’ai entendu votre appel au changement. Merci pour l’honneur que vous me faites ! A vous, je dis oui, me voici ! Me voici avec vous, à vos côtés ! Et je vous affirme mon engagement ferme et sans faille. » Cette réponse, précise-t-il, « est celle d’un nationaliste convaincu, doublé de celle d’un panafricaniste qui pendant des années, a été au service de sa patrie, comme à celui du continent ». Et d’ajouter, « je puis vous assurer que je ne vous décevrai point ! »
La candidature tant attendue par ce collectif d’organisations de la société civile est ainsi annoncée. Une candidature qui, selon son porteur Jean-Baptiste Natama, « dérange ! ». Elle dérange, « parce qu’elle est neuve et qu’elle interroge, questionne, invite à la réflexion », affiche la volonté d’instaurer « le renouvellement » de la « vieille classe politique » ; nul n’ayant « le monopole de la politique ». C’est une candidature qui émerge à une « nouvelle ère » survenue depuis octobre 2014 à la faveur, selon M. Natama, de la « contestation active ultime d’un type de gouvernance de gangsters. »
Pôles économiques dynamiques, moteurs de la croissance
Dans son élan de rentabiliser pleinement cette ‘’nouvelle ère » au profit des Burkinabè, Jean-Baptiste Natama, celui-là même qui dit avoir abandonné ses fonctions de directeur de cabinet de la présidente de la Commission de l’Union africaine pour se mettre à la disposition de son pays, promet un « changement au service d’une ‘’renaissance et d’un développement collectif ». Dans ce sens, annonce-t-il, « notre objectif sera de réaliser une croissance qui va s’appuyer sur des pôles économiques dynamiques et bien ciblés », en l’occurrence « la fourniture de services économiques et culturels, l’élevage, l’agriculture, le secteur cotonnier qui servira de base pour le développement d’une industrie textile nationale, le secteur minier et le secteur touristique ».
En attendant, des préalables, et non des moindres, existent : que sa candidature soit validée par le Conseil constitutionnel et qu’il soit vainqueur de la présidentielle au soir du 11 octobre prochain. A tout le moins, les associations de jeunesse réunies au sein du ‘’collectif’’, disent être « disposées, prêtes, dans l’action et la détermination pour la victoire ».
Déjà, le colonel Jean-Baptiste Natama rejoint deux de ses frères d’armes, en l’occurrence le général Djibrill Bassolé et le colonel Yacouba Ouédraogo, qui ont publiquement annoncé leur candidature à cette élection présidentielle du 11 octobre 2015. Encore faut-il qu’ils démissionnent de l’armée pour se donner des chances d’être sur la liste des candidats qui seront autorisés à participer à la compétition pour le fauteuil présidentiel.
Signalons que cette cérémonie de rentrée politique officielle du ‘’collectif Natama 2015’’ a enregistré la présence de délégations venues de l’intérieur du Burkina. Une délégation est venue de la Côte-d’Ivoire également. Adama Daïco, l’artiste-musicien-humoriste ivoirien, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle de son pays, a dit être venu apporter son soutien à son frère, ami et ‘’futur homologue président’’ Natama. Sans doute que les jours et mois à venir offriront d’être mieux situé.
Fulbert Paré
Lefaso.net