RAPPORT RENLAC 2012 : Les membres du gouvernement occupent les premiers rangs du classement
.Le Réseau National de Lutte Anticorruption (REN-LAC) a lancé son rapport 2012 sur l’état de la corruption au Burkina Faso. La cérémonie de lancement est intervenue ce jeudi 12 septembre 2013 dans la salle de conférence du LIPTAKO GOURMA à Ouagadougou. La douane, la police municipale et la justice forme le trio de tête en terme de service les plus corrompus alors que les services des impôts améliorent leurs scores.
Le rapport 2012 du REN-LAC est la synthèse d’une enquête d’opinion des populations urbaines des 13 chefs lieux de régions plus la ville de Pouytenga sur l’importance de la corruption au Burkina, sur les facteurs déterminants de cette corruption et ses conséquences. Il met en outre en relief une revue annuelle de littérature sur la politique nationale de lutte anticorruption du gouvernement, des institutions, de la société civile et les médias. A cet titre, le rapport note que « les Burkinabè ont encore renforcé et raffermi leur esprit de lutte et d’organisation à l’image des luttes des coalitions syndicales, des actions des artistes et de la presse qui ont fait entendre leur voix de façon autonome. Le sujet de « la réprobation générale du sénat » qui est passé par là trouve sa justification dans les conséquences de la corruption ambiante de l’avis du secrétaire exécutif du REN-LAC Claude Wetta.
Le rapport comprend deux parties : Une première partie consacrée à l’examen des opinions et des expériences des populations en matière de corruption. Dans les 14 villes où les sondages ont été effectués, sur un échantillon de 2000 personnes 9 personnes sur 10 indiquent que les pratiques de corruption sont très fréquentes dans le pays. Pour 71% des enquêtés, les agents de l’administration publique exécutent les services moyennant une rétribution offerte ou sollicitée épisodiquement ou systématiquement. Il ressort que les membres du gouvernement occupent le devant de la scène en occupant le premier rang du classement des catégories d’agents dans la hiérarchie administrative selon le degré de corruption perçue par les enquêtés. Le trio de tête est occupé par la douane toujours indétrônable, la police municipale et la justice. La bonne note vient du coté des services des impôts qui ont améliorés leurs scores de corruptibilité au cours de cette année. Le rapport relève que les causes de la corruption restent les mêmes c’est-à-dire celles liées au contexte national pour la petite corruption et celles liées à la moralité des auteurs pour la grande corruption.
Le REN-LAC pointe du doigt le laxisme coupable du gouvernement
L’objectif du REN-LAC a travers la publication du rapport sur l’état de la corruption est de mettre à la disposition des citoyens et des communautés des connaissances fiables leur permettant de se mobiliser contre le fléau d’une part et d’attirer l’attention du gouvernement sur la gravité du phénomène et la nécessité d’engager des actions vigoureuses contre les corrompus et les corrupteurs d’autres part a relevé le Dr Wetta. Il note par ailleurs que dix mois après les assises nationales sur la corruption, les effets de cette rencontre se fait toujours attendre sur le terrain ce qui dénote de l’avis du secrétaire exécutif du REN-LAC que les premières autorités du pays banalisent le phénomène. « L’on est dans une sorte de marché de dupes où le discours politiques relève les carences des agents et les méfaits de la corruption sans jamais prendre des initiatives hardies pour punir et sanctionner les coupables » a regretté le secrétaire exécutif du REN-LAC. Pire quelques barons inculpés vaquent impunément à leurs affaires sans être inquiété par la justice toute chose qui met en évidence le hiatus entre les discours du gouvernement et sa volonté de traquer les corrompus. Il en veut pour preuve un propos tenu par le président du Faso lors d’une interview à la télévision nationale pour qui « il n’ ya pas une organisation internationale vraiment de référence qui cite le Burkina parmi les pays corrompus ». Le REN- LAC qui a désapprouvé de tels propos en appelle au sens de responsabilité des dirigeants et recommande au gouvernement d’agir vite et avec vigueur d’autant plus que les partenaires techniques et financiers et la population veille au grain. 95% des enquêtés quant à eux proposent des sanctions exemplaires et dissuasives des auteurs d’actes de corruption, l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations et le renforcement de l’information des citoyens sur la corruption et ses conséquences économiques et sociales. Avant de clore cette cérémonie de lancement, le REN-LAC a fait une remise symbolique de son rapport à ces partenaires.
Maxime Kaboré
ZOODOINFOS
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