RDC: l'ONU décide des sanctions contre le M23 et les FDLR
Le Conseil de sécurité a décidé des sanctions contre le mouvement rebelle congolais M23, actif dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ont indiqué lundi des diplomates.
Le Conseil a également placé les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), opposés à Kigali, sur sa liste de sanctions. Le placement sur cette liste noire impose notamment aux entités ou individus sanctionnés un gel des avoirs et une interdiction de voyager.
Selon l'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice, le Conseil a aussi placé sur la liste à titre individuel deux dirigeants du M23: Jean-Marie Runiga Lugerero, qualifié de "chef civil du Mouvement", et Eric Badege, présenté comme "un commandant du M23 soupçonné d'exactions contre des femmes et des enfants".
"Nous estimons que ces décisions vont faciliter des progrès vers une paix durable dans l'est de la RDC", a déclaré Mme Rice dans un communiqué. "Nous demandons aux membres du M23 et du FDLR de faire défection et de se démobiliser afin de se dissocier des groupes sanctionnés", a-t-elle ajouté.
Le gouvernement de la RDC s'est de son côté félicité de la décision du Conseil de sécurité de sanctionner les deux mouvements rébelles.
"C'est une condamnation que nous attendions (...) et qui arrive à point nommé car ces groupes risquent de déstabiliser pour des décennies l'Afrique, et particulièrement la région des Grands Lacs. Je pense que c'est une très bonne décision", a déclaré à l'AFP son porte-parole, Lambert Mende.
Cette décision intervient à quelques heures de l'entrée du Rwanda au Conseil, comme membre non permanent, à partir du premier janvier et pour deux ans.
Des experts de l'ONU accusent le Rwanda et l'Ouganda, voisins de la RDC, de soutenir le M23, ce que ces deux pays réfutent.
Le Conseil avait déjà pris des sanctions ciblées contre trois chefs militaires du M23 -- Sultani Makenga, Baudoin Ngaruye et Innocent Kaina -- mais n'avait encore jamais sanctionné l'ensemble de la rebellion.
Selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, le M23 s'était rendus coupables d'"exécutions arbitraires, disparitions forcées, traitements dégradants et viols de civils" dans et autour de Goma (est de la RDC) après avoir pris cette ville fin novembre. Le M23 a rejeté ces accusations.
Le gouvernement rwandais a affirmé début décembre avoir repoussé une incursion des FDLR, venus depuis l'est de la RDC. Les FDLR sont accusées par Kigali d'être constituées d'anciens responsables du génocide rwandais de 1994.
Tout comme le M23, les FDLR sont essentiellement basées dans la province congolaise orientale du Nord-Kivu.
"Depuis des années, le FDLR commet des atrocités contre les civils et demeure une menace pour la stabilité des Nord et Sud Kivus", a affirmé Mme Rice. "La décision d'aujourd'hui contre le FDLR est un pas essentiel vers la fin de l'impunité et la paix".
Elle a évoqué l'éventualité de "mesures supplémentaires du Conseil contre ceux qui persistent à fournir un appui extérieur au M23 ou à contrevenir à l'embargo sur les armes" imposé à la RDC.
Le Conseil a dénoncé dans plusieurs déclarations tout "soutien extérieur" au M23 mais sans jamais désigner nommément le Rwanda ni l'Ouganda.
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