SAKISIDA

Le ministre d’Etat, ministre en charge de la réconciliation nationale, Zéphirin Diabré, a tenu une conférence de presse ce mardi 1er juin 2021 à Ouagadougou. Objectif, présenter un nouveau rapport qui encadre la démarche de la réconciliation nationale jusqu’à la tenue d’un forum national sur la question. Au cours de son entrevue avec les hommes et les femmes de médias, le ministre Diabré s’est prononcé sur deux questions d’actualités relatives au retour des exilés ainsi que sur la négociation avec les terroristes.

Le rapport présenté par le ministre Diabré est constitué de six points majeurs qui présentent les grandes lignes d’une nouvelle démarche pour la réconciliation nationale. A l’issue de sa présentation, lors des échanges avec les journalistes, Zéphirin Diabré est revenu sur son voyage qu’il a effectué en terre ivoirienne le mois dernier dans le cadre de la réconciliation nationale.

A l’en croire, lors de son entretien avec le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, la question des exilés a été évoquée. Le ministre Diabré confie avoir dit au président ivoirien que : « pour toutes les personnes qui sont exilées ou qui se considèrent comme exilées politiques hors du pays, nous les invitons à revenir au Faso selon les principes suivants : premièrement, celui qui vient et qui n’a pas un dossier à la justice vaquera librement à ses occupations sans aucune entrave; s’il y a des menaces de la part d’autres citoyens, nous pouvons regarder pour assurer d’une certaine manière sa sécurité. Deuxième principe, celui qui a un dossier en justice, qui qu’il soit, ira voir le juge ».

Il soutient, par-là, qu’il est hors de question que le gouvernement interfère dans un dossier de justice en cours. « Les dossiers de justice quels qu’ils soient, suivent leur procédure jusqu’à leur aboutissement qui peut être, soit une condamnation, soit une non condamnation. C’est ce message qui était inclus dans ma présentation en rapport avec ceux qui sont en exile », a fait savoir le ministre chargé de la Réconciliation.

Le ministre Diabré poursuit en indiquant que c’est par rapport à cette discussion d’ailleurs sur les exilés que la partie ivoirienne a suggéré à ce qu’il soit entendu par le principal concerné (ndlr : Blaise Compaoré). « Et le président ivoirien a organisé une rencontre dans un endroit donné avec Blaise Compaoré et j’ai donc pu le rencontrer. Cela m’a permis de dire à lui et à ses collaborateurs les principes autour desquels la réconciliation se fait notamment la question des exilés », a révélé M. Diabré.

En outre, le ministre Diabré a étayé son point de vue sur la question de la négociation avec les terroristes. En effet, Zéphirin Diabré a fait savoir que : « S’il y a des terroristes qui veulent revenir à la maison, nous sommes prêts à les recevoir pour discuter avec eux des conditions de leur retour. Pourquoi cela ? Parce qu’ils ont commis des actes avant de partir. Sinon s’ils viennent comme ça, il se peut que la population ou leurs parents qu’ils ont martyrisés puissent prendre des actions ou des représailles contre eux ».

Selon lui, c’est à partir de là que l’on peut parler de négociation. Et cela pourrait, a-t-il noté, être appelé « concertation du Burkina Faso avec ses enfants » pour qu’ils rejoignent leur Patrie. « Par contre, ce qui n’est pas envisagé, c’est de s’asseoir avec les chefs des grands groupes terroristes autour d’une table avec le président du Faso, le Premier ministre et le ministre de la défense pour négocier. Ça, ce n’est pas possible », a signifié M. Diabré.

Hervé KINDA

Minute.bf