Simon Compaoré : « Moi, j’ai frôlé la mort cinq fois »
Simon Compaoré a rencontré les représentants de la presse écrite et des journaux en ligne, ce jeudi 13 décembre 2012. Le bourgmestre a profité de ce face à face pour discuter à bâtons rompus de tous les sujets, y compris de son avenir de maire sortant.
Au total dix grands points étaient à l’ordre du jour. De la gouvernance locale aux perspectives de la commune de Ouagadougou, en passant par l’aménagement urbain, l’économie, les finances locales, la sécurité, les grands projets, Simon Compaoré, comme à son habitude, n’a pas usé de la langue de bois. C’est quand la presse a abordé la question de son avenir que le maire s’est montré plutôt réservé. « Je suis un retraité et un retraité ne cherche pas à occuper de nouveaux postes », a-t-il déclaré. Le bourgmestre, qui se dit en fin de parcours, après 17 ans passé à la tête du conseil municipal de la ville de Ouagadougou, souhaite « souffler un peu. Ce qui va venir après, je ne sais pas, Dieu seul sait ».
Quand, en évoquant l’importance de Dieu dans la vie du maire, un journaliste a voulu savoir s’il pourrait devenir pasteur, même réserve de Simon Compaoré. « Quand j’étais sur mon lit d’hôpital (après un accident de la route en mars dernier) avec mes multiples fractures, il y a trois pasteurs qui sont venus prier pour moi. Le pasteur femme m’a dit : Frère Compaoré, Dieu a encore quelque chose pour vous. Vous allez témoigner. Moi je pense que je n’ai pas la carapace pour être pasteur. Mais je continue de me poser la question : sur quoi pourrais-je bien être amené à témoigner un jour ».
Le maire de Ouagadougou est l’une des victimes des mutineries qui ont secoué le Burkina Faso en 2011. Il a été passé à tabac par des mutins chez lui à domicile. Que s’est-il réellement passé ? Simon Compaoré refuse de revenir sur les circonstances de son agression. « Ne remuez pas le couteau dans la plaie. Je vous comprends. Vous voulez savoir ce qui s’est vraiment passé, mais comprenez moi aussi », a confessé celui qui met ainsi fin à sa carrière de maire. « Sans pression d’aucune part », a-t-il tenu à préciser. Et de rappeler que durant les 17 ans à la tête de la mairie de Ouagadougou, il a frôlé cinq fois la mort. « Alors je préfère positiver et oublier certaines choses », conclut-il.
Sur la rumeur selon laquelle il a dû batailler fort lors des élections municipales de 2006 pour se maintenir à son poste, le maire de Ouagadougou s’insurge. « Je ne me suis jamais battu pour être maire, j’ai le sens de l’honneur. Il n’y a rien d’autre dans la gestion de la mairie que cette passion de transformer sa ville. Je n’ai jamais cherché l’appui de personne. C’est sur la base de la confiance de mon parti. C’est le parti qui voulait que je sois candidat. La mairie a été conquise de haute lutte ».
Quant à savoir si des camarades du parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, pouvoir), lui ont mis des bâtons dans les roues au cours de son mandat, la maire assure qu’il ne s’est jamais posé la question. « Quand je me lève le matin, j’ai un programme dans la tête et mon souci est d’exécuter ce programme. C’est ce qui importe pour moi. Ceux qui passent leur temps à dire que telle ou telle personne veut leur poste sont des gens médiocres. Moi j’ai confiance en moi et je ne me préoccupe pas de ce que les autres pensent. Je fonce et j’ai foi en Dieu », explique Simon Compaoré.
Le maire déclare qu’il termine ses 17 ans à la tête de la mairie, avec « beaucoup de joie parce que j’ai eu des collègues et des collaborateurs dynamiques et compétents qui pourront faire grandir la capitale avec l’équipe à venir. Je retiens aussi que j’ai eu beaucoup de bonheur avec les journalistes et je ne regrette pas d’avoir assumé mon rôle de maire. Ce fut avec beaucoup de plaisir que j’ai eu à gérer pendant 17 ans cette ville qui nous a vu naitre ».
Nous reviendrons sur les autres questions qui ont ponctué ces trois heures d’entretien : la gouvernance locale, l’aménagement urbain, l’économie, l’environnement, l’hygiène, la sécurité urbaine, et les perspectives de développement de la commune de Ouagadougou.
Elza Sandrine Sawadogo
Fasozine
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