Soungalo Appolinaire Ouattara, nouveau chef du parlement : "Je serai un président humble…"
Les députés de la Ve législature de la IVe République, issus des dernières élections législatives, ont effectué leur rentrée, le 28 décembre 2012 à Ouagadougou. Cette première session a connu la validation des mandats des nouveaux élus et surtout le vote du président de la nouvelle Assemblée. Le choix des députés a porté sur Soungalo Appolinaire Ouattara.
Soungalo Appolinaire Ouattara, 56 ans, administrateur civil, élu député de la province du Houet et précedemment ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, est le nouveau président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso. Par 96 voix pour, 30 voix contre et une abstention, Soungalo Ouattara accède au perchoir, devenant le IVe patron de l’institution parlementaire sous la IVe République. Et cela, au terme d’un vote à bulletin secret opéré par les 127 nouveaux élus. Soutenu par le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir) et ses alliés, le candidat Ouattara avait en face de lui, Denis Nikiéma de l’Union pour le progrès et le changement (UPC, opposition) et soutenu, lui aussi, par une coalition de partis de l’opposition qui lui a octroyé 30 voix.
Le vote du président de l’Assemblée nationale s’est déroulé sous la présidence du doyen d’âge des députés, Hama Arba Diallo (73 ans) assisté de deux secrétaires de séance, retenus parmi les plus jeunes élus, Bernard Somé (34 ans) et Zakaria Tiemtoré (35 ans), conformément aux textes et pratiques parlementaires. Fortement ovationné après son élection, Soungalo Ouattara a été invité par le doyen d’âge à rejoindre le perchoir, non sans l’avoir félicité et souhaité qu’il réussisse sa « noble et haute » mission.
Dans ses nouveaux habits de président de l’Assemblée nationale, Soungalo Appolinaire Ouattara a remercié les députés à qui il a exprimé sa gratitude pour le choix porté sur sa personne. Il a ensuite rendu un vibrant hommage au Président du Faso. Car, « c’est grâce à lui, que le Burkina connaît 5 législatures sans discontinuer », a-t-il indiqué, en substance. Le nouvel occupant du perchoir a marqué sa volonté à travailler dans un esprit d’ouverture. « Je serai un président de la concorde, humble et respectueux des principes de notre Assemblée », a expliqué celui qui présidera désormais aux destinées de l’Assemblée nationale pendant les 5 prochaines années.
L’ancien ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale a aussi félicité le corps électoral, dans le contexte des premières élections couplées. M. Ouattara a également rendu hommage à tous ses devanciers de toutes les législatures. Il a salué le travail de « qualité » effectué par son prédécesseur immédiat, Roch Marc Christian Kaboré et a aussi fait une mention spéciale aux deux autres anciens présidents du parlement sous la IVe République, Arsène Bongnessan Yé et Mélégué Traoré.
Cette première rentrée des députés de la 5e législature a été également marquée par le « dernier acte » du président Roch Marc Christian Kaboré. Après avoir traduit son devoir républicain de féliciter tous les nouveaux élus, il a installé le bureau d’âge du vote du nouveau président de l’Assemblée nationale, avant de s’éclipser. Le doyen, Arba Diallo et les deux plus jeunes élus ont ensuite validé le mandat des nouveaux députés avant de diriger les votes.
Gabriel SAMA
Soungalo Appolinaire Ouattara : « Je serai un président humble… »
Juste après avoir été élu au perchoir, le nouveau président de l’Assemblée nationale a fait cette déclaration à la presse.
« Je dois commencer par vous (les journalistes) pour l’intérêt que vous portez à l’action parlementaire. Votre mobilisation le témoigne. Je voudrais surtout adresser mes vives félicitations aux députés nouvellement élus, tous ceux et toutes celles à qui le peuple vient de donner la charge très importante, qui est de voter la loi, consentir l’impôt et contrôler l’action gouvernementale. Toute l’Assemblée nationale doit vivre avec sa collectivité nationale et ses réalités. Je voudrais aussi noter que la démocratie est un état d’esprit et une construction de longue haleine. Si aujourd’hui, nous sommes à l’Assemblée nationale, c’est dû à la conviction et à la détermination d’un homme.
Je veux parler ici de son Excellence, M. Blaise Compaoré, Président du Faso, qui a mis le Burkina Faso sur le chemin de l’Etat de droit. Je voudrais, du haut de cette tribune, lui rendre un hommage mérité. Vous savez aussi que le corps électoral est la première institution constitutionnelle. Nous sortons des élections couplées et il faut dire que le corps électoral a joué un rôle très important dans cette première expérience. Nous nous devons donc de féliciter l’ensemble des électeurs. Je voudrais aussi remercier tous ceux qui ont porté leur voix sur ma candidature. Je voudrais, en allant au-dessus de toute opinion, rendre hommage et exprimer ma profonde gratitude à mon parti qui a porté cette candidature. Dans tous les cas, je serai un président humble, respectueux des valeurs de l’Assemblée nationale et loyal avec les valeurs de la république, parce que l’enjeu, c’est de pouvoir mener une action parlementaire à la hauteur de l’attente des populations pour le progrès économique et social et pour le renforcement de la démocratie »
.
Propos recueillis par Gabriel SAMA
Sidwaya
A découvrir aussi
- Le président du Faso, Blaise Compaoré à la 5e TICAD: «Le Japon reste convaincu que l’Afrique est un continent d’avenir»
- Arrestation et détention de burkinabè en Côte d’Ivoire : Le cri de cœur de Maré Boussa
- Les « 10 commandements » des femmes du Burkina Faso à Blaise Compaoré
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 262 autres membres