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Tentative d’assassinat de Blaise Compaoré : Les partis d’opposition demandent une enquête internationale

Dans les conclusions de leur assemblée générale mensuelle tenue le 3 septembre, les partis politiques de l’opposition demandent la mise d’une commission d’enquête internationale pour éclairer l’opinion nationale et internationale. Ils maintiennent aussi leur rejet du sénat, tout en dénonçant "le fait que le Ministère en Charge des Réformes politiques continue d’affirmer que l’Opposition est représentée au sein du CCRP et de son Comité de Suivi."

L’Assemblée Générale mensuelle des partis politiques de l’opposition s’est tenue le 3 septembre 2013 à partir de 18h au siège du CFOP. Présidée par le Chef de fileSuivi de l’évolution de la situation nationale ;
-  Elargissement de la base de la lutte engagée par l’Opposition politique ;
-  Point sur l’état d’avancement des travaux du groupe chargé de la mise en œuvre des 5 chantiers du CFOP ;
-Echanges avec les Commissaires de l’opposition au sein de la CENI ; 

 

Analyse de l’évolution de la situation nationale.

 

La situation nationale a été marquée par la remise au Chef de l’Etat du rapport d’étape circonstancié sur le processus d’opérationnalisation du Sénat par les membres du Comité de Suivi et d’Evaluation de la mise en œuvre des réformes politiques consensuelles.

 

Bien que le rapport n’ait pas été rendu public de manière officielle, la presse, bien informée, a en publié de larges extraits, toute chose qui fournit une première base d’analyse.

L’Opposition politique qui a conduit la contestation sur la mise en place du Sénat avec l’appui des différentes couches de la population, n’attendait rien de spécial des travaux du Comité de Suivi d’un CCRP auquel elle n’a pas participé, et qui de son point de vue, ne dispose d’aucune légitimité constitutionnelle.

 

Du reste, les membres du Comité de Suivi n’ont pas jugé utile ni nécessaire d’entendre le porte-parole des partis de l’Opposition politique. L’opposition n’est donc pas surprise de constater que ses préoccupations ont été totalement ignorées dans les propositions de solutions sensées répondre aux controverses et préoccupations qui traversent les différentes composantes de la société.

 

Depuis le début, la position de l’Opposition est connue : le Sénat est inutile, inopportun et budgétivore au regard des besoins actuels de notre pays. C’est pourquoi l’Opposition demande l’abandon pur et simple de ce projet. Partant de là, l’Opposition ne se sent nullement concernée par des discussions sur la recomposition, la modification, ou le réaménagement du Sénat sur tel ou tel aspect.

 

Les partis de l’Opposition politique estiment que le Burkina Faso, qui vivait dans un calme relatif, est entré brusquement en ébullition dès que le Gouvernement a avancé l’idée d’un Sénat. Si le Gouvernement est soucieux de préserver la paix sociale comme il le prétend, la solution la plus appropriés, c’est de renoncer purement et simplement à cette idée qui a mis à mal la même paix sociale.

 

L’Opposition dénonce le fait que le Ministère en Charge des Réformes politiques continue d’affirmer que l’Opposition est représentée au sein du CCRP et de son Comité de Suivi. En rappel, aux termes de la loi, l’Opposition politique est constituée des partis politiques ayant déposé une déclaration d’appartenance à l’Opposition auprès du CFOP, et qui s’astreignent à un certain nombre de contraintes comme le refus de participer au Gouvernement.

 

L’Opposition politique précise en outre que les partis politiques de l’Opposition qui ont siégé au CCRP et dans le Comité de Suivi y ont été à titre individuel et ne sauraient par conséquent s’exprimer au nom de l’Opposition politique.

 

Un deuxième point de l’actualité nationale qui a retenu l’attention des participants, ce sont les évènements survenus au Palais Présidentiel de Kosyam dans la nuit du vendredi 29 au samedi 30 août 2013.

 

Comme tous les burkinabè, l’Opposition a appris, à travers un communiqué officiel lu sur les ondes et une conférence de presse animée par le Procureur du Faso, qu’une tentative d’assassinat avait été perpétrée sur la personne du Chef de l’Etat par un ancien membre de la garde présidentielle.

 

Le caractère incomplet et laconique des différentes déclarations officielles faites sur la question ne permettent pas d’avoir une idée précise des circonstances de cette affaire. Les burkinabè sont d’autant plus dans l’ignorance de la vérité que le principal concerné, lorsqu’il a été interrogé, s’est borné de renvoyer la presse aux militaires. Le silence observé à tous les niveaux amène toutes sortes d’interprétations et de conjectures, d’autant plus nombreuses que tout au long de notre histoire politique récente, le Gouvernement, à force d’avoir eu des versions différentes sur des faits similaires, a fini par distiller le scepticisme dans l’esprit de nos compatriotes.

 

Fortement attachée à la préservation de la vie humaine, et hostile à toute atteinte à l’intégrité physique des citoyens de notre pays quels qu’ils soient, l’Opposition politique ne peut que condamner fermement un tel acte, s’il a bien eu lieu.

 

L’Opposition estime que l’atteinte à la vie du Chef de l’Etat est suffisamment grave et inquiétante, pour que toute la lumière soit faite rapidement sur cette affaire afin que les burkinabè soient informés en toute transparence.

 

L’Opposition note que dans certaines versions des déclarations officielles, il est fait état de ce que l’intéressé sortait d’une prison d’un pays voisin. Partant de cela, l’Opposition estime qu’il serait très indiqué de mettre en place une commission d’enquête internationale pour éclairer le peuple burkinabè et l’opinion internationale sur les circonstances de cette tentative d’assassinat.

 

Elargissement de la base de lutte du CFOP.

 

Les échanges sur ce point ont permis de constater la contribution éminente des organisations de la société civile aux différentes actions de protestation lancées par l’opposition. Les participants ont tenu une fois de plus à rendre hommage à ces organisations pour leur engagement.

 

La nouvelle dynamique engagée par l’Opposition se nourrit fortement des fondements classiques de l’action politique, à savoir lutter pour le mieux être des populations et porter les revendications de leur vie quotidienne. C’est partant de cela que depuis le début, les revendications portées par l’Opposition politique touchent tous les aspects de la vie quotidienne des burkinabè, en plus des questions politiques comme le Sénat.

 

Afin de renforcer l’efficacité de la lutte engagée, l’Opposition politique va développer des partenariats plus solides avec les différentes couches de la société autour d’une plateforme minimale et consensuelle.

 

Points sur l’état d’avancement des travaux du groupe chargé de la mise en œuvre des 5 chantiers de l’opposition.

 

Messieurs Philippe OUEDRAOGO et Fidèle KIENTEGA, coordonnateurs des travaux relatifs à la mise en œuvre des 5 chantiers, ont fait le point sur l’état d’avancement des travaux. De leur exposé, il ressort que les travaux se déroulent comme convenus et que les conclusions seront bientôt communiquées aux chefs des partis de l’Opposition.

 

Des échanges avec les Commissaires de l’Opposition au sein de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI)

 

Ces échanges ont porté essentiellement sur le processus de révision du code électorale, la réforme de la CENI, et le vote des burkinabè de l’étranger.

 

En ce qui concerne le premier point, les commissaires de l’Opposition ont informé les partis politiques que le Gouvernement a entrepris une réflexion sur la révision du code électoral. Ils ont souligné que l’importance de la question appelait une préparation minutieuse de l’Opposition, afin que les propositions que celle-ci pourrait être amenée à faire, soient dûment prises en compte. Ils ont renouvelé leur disponibilité à apporter leur contribution pour les amendements techniques, mais suggèrent par contre que les aspects politiques (découpage géographique, mode de scrutin) liés à la révision du code électoral soient traités par les partis politiques avec l’appui des parlementaires.

 

Les partis de l’opposition se sont déclarés surpris que le Gouvernement engage une telle réflexion sans associer l’Opposition, contrairement à la pratique établie. Ils ont décidé de saisir les autorités compétentes à ce sujet.

 

Pour ce qui est de la réforme de la CENI, les commissaires ont informé les partis politiques qu’à l’invitation du Gouvernement, une mission canadienne de haut niveau conduite par le Directeur Général des élections du Québec séjournera au Burkina Faso très prochainement, pour échanger avec les différents acteurs de la vie politique sur la question cruciale de l’administration des élections. Il est prévu que cette mission rencontre l’Opposition.

 

En ce qui concerne le vote des burkinabé de l’étranger, les commissaires ont informé les partis politiques de l’Opposition que la CENI organise des missions d’information dans plusieurs pays afin de s’inspirer de leurs expérience. Ces missions concernent les pays suivants : Brésil, Canada, Cap vert, Côte d’Ivoire et Sénégal. Ces visites ont pour objet de collecter des éléments techniques relatifs au vote de la diaspora. Les commissaires soumettront prochainement à l’appréciation de leurs mandants des propositions sur les modes opératoires.

 

En vue de s’assurer que l’Opposition est bien préparée à faire des propositions pertinentes sur toutes ces questions, il a été convenu de mettre en place une commission spéciale « élection » au niveau de l’Opposition. Celle-ci sera coordonnée par Monsieur Alphonse OUEDRAOGO, Président du parti URD/MS.

 

Débutée à 18h, la réunion a pris fin à 22h30.Comme à l’accoutumée, les travaux se sont déroulés dans une ambiance empreinte de solidarité militante et de grande cordialité.

 

Ouagadougou le 4 Septembre 2013

 

Pour le Chargé de Communication

 

Bernard TAGO

 

 
 
 
 

 

 

 



06/09/2013
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