SAKISIDA

Trois proches du président béninois tentent de l'empoisonner

Trois proches de Boni Yayi, le chef de l'Etat béninois, ont été arrêtés dimanche pour avoir tenté de l'empoisonner, a déclaré lundi le procureur de la République.

"Le parquet a requis leur inculpation pour association de malfaiteurs et tentative d'assassinat du chef de l'Etat", a déclaré Justin Gbenameto lors d'une conférence de presse.

Mudjaidou Soumanou, l'ancien ministre du Commerce et de l'Industrie, Ibrahim Mama Cisse, le médecin personnel du président béninois, et Zoubérath Kora-Séké, une nièce de Boni Yayi employée à la présidence, auraient participé à un projet d'empoisonnement du chef de l'Etat, selon la même source.

Le médecin et la nièce du président se seraient vu promettre la somme d'un milliard de francs CFA (1,5 million d'euros) chacun s'ils réussissaient à faire ingérer à M. Boni Yayi des médicaments toxiques à la place des anti-douleurs qu'il prend habituellement. L'ancien ministre, toujours selon cette source, aurait quant à lui joué un rôle d'intermédiaire dans cette affaire.

Selon le procès verbal dressé par le parquet, "le docteur entendu a reconnu les faits et le ministre Soumanou a reconnu aussi", a ajouté M. Gbenameto.

Toujours selon le procureur, l'instigateur de ce plan criminel serait l'homme d'affaires béninois Patrice Talon, ancien proche de M. Yayi en bisbille avec le régime depuis récemment. En ce moment à l'étranger, M. Talon n'a pas pu être interpellé.

"Le 17 octobre dernier (...) lors du séjour du chef de l'Etat à Bruxelles, sa nièce qui l'accompagnait aurait été invitée dans un hôtel où logeait le nommé Patrice Talon. Ce dernier a réussi à la convaincre pour qu'elle administre au chef de l'Etat des produits qui lui seraient remis par le médecin personnel du chef de l'Etat", a déclaré M. Gbenameto à la presse.

La nièce du chef de l'Etat - qui assure actuellement la présidence tournante de l'Union africaine (UA) - a ensuite ébruité le complot qui a pu être déjoué, selon le procureur.

"Heureusement, le résultat n'a pas été atteint, Zoubérath en a parlé à sa soeur et à d'autres personnes et ce sont ces personnes informées qui ont averti le chef de l'Etat", a-t-il dit.

Après avoir été entendus par le parquet, les trois suspects ont été envoyés lundi devant le juge d'instruction et devaient être conduits à la prison civile de Cotonou.

"Nous allons effectivement délivrer un mandat d'arrêt international contre Monsieur Patrice Talon", a ajouté M. Gbenameto, contacté lundi soir au téléphone par l'AFP.

Le président Thomas Boni Yayi est au pouvoir depuis 2006, et il été réélu en 2011.

Un conseiller de la présidence, interrogé par l'AFP quant à ce qui aurait pu pousser M. Talon à commettre un tel acte, a déclaré: "M. Talon en veut peut-être au chef de l'Etat parce qu'on lui a arraché la gestion du Programme de vérification des Importations nouvelle génération (PVI)".

Le PVI est une instance mise en place par M. Boni Yayi, chargée de fixer les taxes douanières dans le port de Cotonou et censée rendre les échanges douaniers plus transparents. La gestion de ce système est confiée à une entreprise privée via un appel d'offres.

M. Talon, qui a géré le PVI pendant 5 ans, a récemment perdu ce marché.

Aussi, M. Talon bénéficiait d'un monopole des engrais et insecticides dans le secteur du coton, une situation qui a aussi pris fin récemment, selon le conseiller de la présidence.

Le procès de Lionel Agbo, un ancien porte-parole du président béninois poursuivi pour diffamation et offense au chef de l'Etat, doit s'ouvrir jeudi à Cotonou.

Il avait affirmé devant la presse, quelques mois après avoir quitté son poste, que M. Boni Yayi comptait "s'accrocher au pouvoir" au-delà des deux mandats prévus par la Constitution et que son entourage direct était corrompu.



23/10/2012
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