Yacouba Ouédraogo : « Le CDP et le MPP, c’est même père, mères différentes »
Le Président de l’Union pour un Burkina nouveau (UBN) a effectué sa première sortie médiatique. Au cours d’un point de presse ce 23 mars 2015, Yacouba Ouédraogo a décliné les grandes lignes de la vision de son parti, mais aussi s’est prononcé sur les sujets d’actualité du moment.
C’est connu. Le parti du colonel Yacouba Ouédraogo, en disponibilité de l’armée depuis le 1er janvier 2015, participera à l’élection présidentielle de 2015.
Entre le CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès), ancien parti au pouvoir et le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti formé par les démissionnaires du premier, lequel choisirait l’UBN s’il devait faire alliance pour un second tour.
Voici la réponse du Colonel Yac : « Le CDP et le MPP pour moi, c’est même père, mères différentes ». Il se justifie : « Parce que ceux qui animent aujourd’hui le MPP, c’est eux qui animaient le CDP hier. Ceux qui ont dit que l’article 37 était antidémocratique, ils étaient au CDP hier ».
Il rappelle que son parti a été créé pour réconcilier les Burkinabè et aussi rassembler les autres partis politiques. « Et s’il nous arrivait à faire des alliances, comme nous sommes devant, nous allons prendre le MPP et le CDP pour aller ensemble pour le développement de notre pays », termine-t-il.
Quant à ses rapports avec Salif Diallo, premier vice-président du MPP, dont certaines rumeurs évoquaient des tensions, il informe que c’est homme qu’il a toujours respecté qu’il n’y avait « aucun problème particulier » entre eux.
Blaise Compaoré et le Colonel Yac. L’UBN veut conquérir le pouvoir. L’ancien ministre des sports de Blaise Compaoré a-t-il tourné la page de l’ancien président ? « Dans la vie, chacun a sa page et nous jouons pour notre page (…) que chacun garde sa page », a-t-il répondu. Précisant qu’il a des nouvelles de son « ancien collaborateur » par voie de presse, Yacouba Ouédraogo reconnaît néanmoins qu’il ne reniera pas Blaise Compaoré.
« Si j’ai l’occasion de le voir, en tant qu’ancien collaborateur, quelqu’un qui nous a nommé ministre, si nous disons que nous allons le fuir, en tant que Burkinabè, si je le fais, peut-être que vous n’allez pas me pardonner. Quelle que soit la situation difficile d’un collaborateur, vous ne devez pas le lâcher », a-t-il développé.
Militaire et politique. Comme il fallait s’y attendre, les journalistes ont posé le débat de l’exclusion des militaires de la politique. Le colonel Yacouba Ouédraogo a expliqué que même si l’UBN est alignée social-démocrate, son bord politique demeure la « réconciliation nationale », la paix et la cohésion sociale.
Il estime par conséquent que toute exclusion renferme des germes dangereux pour la paix. « Il faudra que l’inclusion soit la règle, dit-il. Nous avons vu ailleurs que des « et », des « ou » ont créé des problèmes et nous pensons que c’est le peuple souverain qui doit décider ».
Il veut aussi son engagement en politique comme un exemple pour les militaires burkinabè et africains. « Nous voulons donner un exemple. Nous voulons montrer que le militaire (…) n’a plus besoin de faire des veuves, des orphelins pour aller à la présidence », s’est-il défendu.
Et pour ceux qui pensent que l’UBN a été créée pour mettre des bâtons dans les roues des partis existants, Yacouba Ouédraogo déclare ceci : « Nous, on est devant. On ne va pas s’arrêter pour mettre des bâtons dans les roues de ceux qui sont derrière ».
Abdou ZOURE
Burkina24
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