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Affaire Thomas Sankara : Un dossier ouvert au tribunal militaire

Accompagné de Me Ambroise Farama et de Me Julien Lalogo, Me Bénéwendé Stanislas Sankara a été reçu en audience par le président du Faso. Au centre des échanges avec le locataire du palais de Kosyam, l’évolution de l’affaire Thomas Sankara. C’est du moins, ce qu’a confié Me Sankara ce mardi 24 mars 2015 à sa sortie d’audience.

Affaire Thomas Sankara : Un dossier ouvert au tribunal militaire

Après moult tractations sur fond ‘’d’incompréhension’’, le gouvernement de la Transition et les avocats de la famille du défunt président Thomas Sankara, ont entrepris de jouer sur le rapprochement. En effet, rappelle Me Bénéwendé Sankara, ces avocats - lui à leur tête – ont été « reçus le 20 mars par Mme la ministre de la Justice ». A l’occasion, la ministre Joséphine Ouédraogo a indiqué que « le dossier n’était plus à son niveau, mais qu’il avait évolué et est au niveau du tribunal militaire ». C’est du moins, ce qu’a confié Me Sankara, avant d’ajouter, « Nous avons eu la confirmation de ce que le dossier Thomas Sankara est désormais entre les mains d’un cabinet d’instruction au sein du tribunal militaire ». Une confirmation obtenue auprès du Commissaire du gouvernement dudit tribunal.

Ce qui, selon Me Sankara, marque une « évolution judiciaire » dudit dossier. La nouvelle de cette « évolution », Me Sankara et ses confrères ont tenu à la porter de vive voix au président du Faso. Et l’explication de cette démarche en est que, précise Me Sankara « c’est un dossier d’opinion ».
A l’en croire, le président du Faso « a réaffirmé l’engagement des autorités de la Transition à travailler pour la manifestation de la vérité, non pas seulement dans le dossier Thomas Sankara, mais dans tous les autres dossiers ». Déjà, les avocats de la famille du président Thomas Sankara disent « féliciter les autorités pour avoir respecté leur engagement ».

Place à la mise en branle de la procédure d’instruction

Il appartient désormais au cabinet d’instruction ainsi saisi, de mettre en branle la procédure qui sied, pour réunir les éléments de preuve à même de permettre à l’instance de jugement de trancher. Une procédure qui inclura - nécessairement - l’exhumation de la tombe présentée comme étant celle du défunt président.
Du reste, précise Me Bénéwendé Sankara, « Le décret qui a été pris en Conseil des ministres est une mesure conservatoire qui devra en principe, permettre au juge d’instruction, de ne plus avoir d’obstacle et de résistance ». En effet, en sa séance du 4 mars dernier, le Conseil des ministres a adopté un rapport relatif à un « décret portant autorisation d’exhumation et d’expertises des restes du Président Thomas Isidore Noël SANKARA ». Mais ledit Conseil des ministres précise que « L’adoption de ce décret permet aux ayants-droit de feu Thomas Isidore Noël SANKARA, Président du Faso du 4 août 1983 au 15 octobre 1987, d’ouvrir la tombe supposée contenir son corps et de faire procéder à toutes expertises nécessaires à l’identification ».

Mais Me Sankara d’espérer que le juge d’instruction fera sainement recours à ce décret pour procéder, sous la coordination du ministère de la Justice, à ladite exhumation qui, selon lui, est un acte de procédure entrant dans le cadre de l’incontournable instruction. L’affaire Thomas Sankara va-t-elle vraiment ‘’bouger’’ sous la Transition après 18 ans de léthargie ? Les jours à venir nous permettront sans doute d’en savoir.

Fulbert Paré
Lefaso.net



25/03/2015
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