SAKISIDA

Attaque tribale au Kenya: la police a arrêté 61 suspects

La police kényane a arrêté 61 suspects après l'attaque d'un village du sud-est du pays qui a opposé deux communautés ethniques et fait 45 morts, a-t-on appris de source policière dimanche.

Samedi, la police avait dit avoir arrêté 56 personnes, dont un policier, à la suite de l'attaque du village de Kipao, situé dans une zone reculée de la région de la rivière Tana, à environ 400 km au sud-est de la capitale Nairobi.

"Une opération de sécurité a été menée la nuit dernière et cinq autres suspects ont été arrêtés", a précisé un policier sous couvert d'anonymat dimanche.

L'attaque tribale, survenue vendredi à l'aube, a été dénoncée samedi par les Etats-Unis, pour qui "cet épisode marque une escalade inquiétante des violences tragiques dont ont été témoins" les mêmes populations en août et septembre.

A l'approche d'élections "historiques" en mars, Washington a appelé "le peuple du Kenya à affirmer ses droits par des moyens pacifiques".

Le Kénya organise le 4 mars sa première présidentielle depuis celle de fin 2007 qui avait débouché sur les pires violences inter-ethniques de l'histoire du pays depuis son indépendance : plus de 1.000 personnes avaient été tuées et des centaines de milliers d'autres déplacées.

Le nouveau scrutin se prépare dans un climat tendu: qu'ils soient liés ou non à l'élection, les conflits ethniques, souvent motivés par le partage de pâturages et points d'eau, mais aussi les attaques à la bombe ou à la grenade contre les forces de l'ordre, les bars ou les églises se multiplient à travers le pays.

Plus de 14 millions de Kényans sont enregistrés pour voter le 4 mars, et départager les candidats parmi lesquels deux grands rivaux et acteurs de la crise de 2007 : le Premier ministre Raila Odinga, candidat malheureux lors du dernier scrutin, et le vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta, inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) pour son rôle présumé dans les violences de l'époque.

La police n'a cependant pas donné la cause des nouveaux affrontements dans la région de la rivière Tana. La zone avait déjà été frappée en août et septembre par des tueries entre les deux mêmes communautés, les Orma -essentiellement des éleveurs- et les Pokomo -majoritairement des agriculteurs. Plus de 100 personnes avaient été massacrées.



23/12/2012
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