Les faits se sont déroulés le mercredi 10 juin 2015 au siège du CDP/Houet à Bobo-Dioulasso. Alors que les journalistes assistaient à une rencontre préparatoire du CDP/Houet dans le cadre de l’arrivée du président du bureau politique national du CDP, Eddie Komboïgo, à Bobo-Dioulasso le samedi 20 juin 2015, un des leurs a été expulsé par un militant de l’ex-parti majoritaire. Ce militant, n’est autre qu’Abou Alifata Teguera, ex-coordonnateur régional de l’ex-CRAC. En effet, celui-ci reproche au journaliste d’avoir occasionné l’interpellation de l’ancien député des Banwa, Aboubacar Sanou, en transformant les propos de ce dernier.
Pour rappel, Aboubacar Sanou avait été interpellé par la section de recherches de la gendarmerie de Bobo-Dioulasso pour avoir tenu des propos de nature à troubler l’ordre public. Relayés par certains médias, les propos de celui-ci lui ont valu un bref séjour dans les locaux de la section de recherches.
Estimant que les propos relayés par le journaliste en question n’émanent pas de l’ex-député, le jeune militant du CDP/Houet a alors accusé le journaliste d’avoir biaisé les propos de l’ancien député. C’est pour cela qu’il l’a expulsé de la rencontre, sans avoir avisé les premiers responsables du parti au niveau provincial.
Après avoir accompli sa sale besogne, l’expulseur du journaliste est revenu se vanter devant l’assistance pour dire qu’il a mis «hors d’état de nuire un mauvais journaliste». Dans l’assistance, personne n’a osé lever le petit doigt pour condamner l’acte posé par celui qui se dit militant engagé. Au contraire, comme pour approuver l’acte poser par ce dernier, tous l’ont acclamé. Face à cette situation, les journalistes se sont sentis en insécurité. Comme un seul homme, ils ont immédiatement déserté les lieux. Ce n’est que dans l’après-midi que certains responsables de la section du CDP/Houet ont joint le journaliste en question et d’autres au téléphone pour présenter leurs excuses, tout en faisant remarquer que le militant a posé l’acte de façon solitaire.
Ce qu’ils ont peut-être oublié, c’est que l’assistance a approuvé le comportement de ce dernier en l’acclamant. Dans tous les cas, certains journalistes bobolais sont pour des actions fortes à l’encontre du CDP/Houet. D’autres vont jusqu’à proposer le boycott des couvertures médiatiques des activités du CDP/Houet jusqu’à nouvel ordre. Si rien n’est fait, il est évident qu’à cette allure, des journalistes risquent d’être bastonnés par des militants zélés. C’est pourquoi, il faut exiger que les CONFERENCES DE PRESSE (CDP) se déroulent entre les organisateurs et les journalistes. Car, depuis Mathusalem, les CDP sont transformées en conférences publiques avec forte mobilisation de militants qui toisent les journalistes lorsqu’ils posent certaines questions.
Cheick Omar Traoré