John Kerry le 15 avril 2013 lors d'un discours à l'Institut de Technologie de Tokyo © Pool/AFP Paul J. Richards |
TOKYO (AFP) - (AFP) - Les Etats-Unis se sont dits prêts à négocier avec la Corée du Nord si elle fait un pas dans leur direction, au moment où le monde craint un possible tir de missile de Pyongyang pour célébrer l'anniversaire de naissance du fondateur du régime.
"Les Etats-Unis restent ouverts à des négociations honnêtes et crédibles sur la dénucléarisation, mais la balle est dans le camp de Pyongyang", a déclaré lundi le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, lors d'un discours à Tokyo où il bouclait la troisième et dernière étape de sa tournée en Asie.
M. Kerry s'était auparavant rendu à Séoul -- où il a réaffirmé le plein soutien de Washington à son allié sud-coréen -- et Pékin, avant de visiter ses alliés japonais que les Nord-Coréens ont récemment menacés du "feu nucléaire".
John Kerry et Shinzo Abbe le 15 avril 2013 à Tokyo © Pool/AFP Paul J. Richards |
"Une chose est certaine: nous sommes unis", a souligné le chef de la diplomatie américaine, peu avant de rencontrer le Premier ministre nippon Shinzo Abe qui a jugé "intolérable" la conduite de Pyongyang.
"Le dangereux programme de missile nucléaire de la Corée du Nord ne menace pas uniquement les voisins de la Corée du Nord, mais aussi son propre peuple", a estimé M. Kerry, appelant Pyongyang à "faire des pas importants pour montrer que la Corée du Nord honorera ses engagements et respectera les lois et normes internationales".
Washington a toujours répété qu'il ne discuterait avec Pyongyang que dans le cadre des négociations sur la dénucléarisation de la Corée du Nord, auxquelles participent six pays - les deux Corées, les Etats-Unis, la Chine, le Japon et la Russie.
Mais en insistant sur son ouverture au dialogue pendant sa tournée asiatique, M. Kerry a laissé entendre que d'autres voies pourraient être explorées.
A Pyongyang, le dirigeant Kim Jong-Un s'est rendu lundi au mausolée où reposent les corps embaumés des deux précédents leaders du pays: celui de son père, Kim Jong-Il, et de son grand-père, le fondateur du régime Kim Il-Sung dont la Corée du Nord célèbre le 101e anniversaire de naissance.
Une parade militaire était attendue dans la capitale et le régime nord-coréen pourrait, comme il l'a déjà fait dans le passé, marquer l'événement par un essai de missile, ce qui constituerait "une énorme erreur" selon M. Kerry.
Des soldats sud-coréens en patrouille le 14 avril 2013 à Yeonpyeong © AFP Jung Yeon-Je |
Selon les services de renseignements sud-coréens, le Nord a récemment déployé sur sa côte orientale deux missiles Musudan, d'une portée théorique de 4.000 kilomètres, capables d'atteindre la Corée du Sud, le Japon et l'île américaine de Guam.
Les tensions sur la péninsule coréenne se sont amplifiées depuis un nouveau train de sanctions pris par l'ONU contre la Corée du Nord après son troisième essai nucléaire le 12 février.
Irrité aussi par des manoeuvres militaires américano-sud-coréennes, le régime de Pyongyang a menacé de "guerre thermonucléaire" les Etats-Unis ainsi que la Corée du Sud, où une nouvelle présidente conservatrice, Park Geun-Hye, a pris ses fonctions fin février.
Vendredi, il a également mis en garde le Japon qui a déployé des moyens pour détruire tout missile nord-coréen qui menacerait son territoire, à l'instar de mesures de protection prises par Washington et Séoul.
Jusqu'à présent, le mécontentement du Nord n'a toutefois été que verbal, à l'exception de la quasi-fermeture du complexe industriel intercoréen de Kaesong, situé sur son territoire.
Lors son étape pékinoise, M. Kerry avait tenté de pousser la Chine à calmer son voisin communiste, dont elle est le seul allié de poids et la bouée de sauvetage économique. Selon les Etats-Unis, la Chine peut et doit user de son influence pour tordre le bras à Pyongyang avant qu'il ne commette l'irréparable.
"S'attaquer au problème nucléaire en Corée sert les intérêts de toutes les parties", a déclaré samedi le chef de la diplomatie chinoise, le conseiller d'Etat Yang Jiechi (bien Yang Jiechi). Sans désigner explicitement la Corée du Nord, le président chinois Xi Jinping avait averti quelques jours plus tôt que personne n'avait le droit de "précipiter (la péninsule coréenne) dans le chaos".
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