Discours de l'état de l'Union: Obama énonce un plan ambitieux de réformes
Le président américain Barack Obama, fort d'un capital politique renouvelé après sa réélection, a appelé mardi soir le Congrès à agir sur la des armes à feu, le climat et surtout la reprise économique, lors de son discours annuel sur l'état de l'Union.
Dans une intervention d'une heure largement consacrée aux questions intérieures, le dirigeant démocrate a aussi confirmé le retour de la moitié du contingent américain d'Afghanistan d'ici un an, souhaité discuter d'une réduction des arsenaux nucléaires avec la Russie et annoncé le lancement de négociations sur une zone de libre-échange avec l'Union européenne.
Moins d'un mois après avoir prêté serment une seconde fois, M. Obama a prononcé d'un ton conquérant ce discours en forme de feuille de route, face à des élus dont l'accord serait nécessaire à l'application intégrale de son programme de gouvernement, mais qui lui sont en partie hostiles.
Conséquence et symbole du grippage des institutions en période de cohabitation entre les républicains au Congrès et l'administration démocrate, des coupes budgétaires drastiques sont censées entrer en vigueur le 1er mars, ce qui serait "vraiment une mauvaise idée", s'est écrié M. Obama en appelant les élus à adopter une "approche équilibrée".
Ces coupes "ralentiraient certainement notre reprise, et nous coûteraient des centaines de milliers d'emplois", a-t-il affirmé, en prônant d'investir dans une croissance solide à long terme, qui "ne devrait pas augmenter notre déficit d'un centime".
"Nous n'avons pas besoin de plus d'Etat mais d'un Etat plus efficace, qui énonce des priorités et investisse dans une croissance aux bases larges", a-t-il assuré pour contrer les arguments des républicains. Ces derniers, par la voix de l'étoile montante Marco Rubio, ont sans surprise renouvelé leurs accusations contre "l'obsession du président pour les hausses d'impôts" qui "ne créeront pas d'emplois".
Cinq ans après le début de la récession de 2007-2009 dont les Etats-Unis ne se sont toujours pas remis, ce discours optimiste de M. Obama était destiné à lutter "contre un sentiment d'insécurité (économique) qui s'est installé sur une grande partie du pays", a jugé Julian Zelizer, professeur d'histoire à Princeton.
Le grand moment d'émotion de la soirée s'est produit lorsque M. Obama a appelé avec passion le Congrès à renforcer la réglementation des armes à feu dans la foulée du massacre d'écoliers à Newtown (Connecticut, nord-est) en décembre.
"Protéger les générations futures" du réchauffement
Plusieurs élus démocrates avaient invité des familles de victimes de fusillades assister au discours, tandis que la "première dame" Michelle Obama avait convié les parents d'une lycéenne qui avait été tuée par balle à Chicago peu après avoir défilé à Washington pour l'investiture le 21 janvier.
Salué par une ovation de 30 secondes, M. Obama a pris les élus à témoin de la détresse de ses parents, et affirmé qu'ils "mérit(aie)nt un vote" du Congrès, comme les victimes de Newtown et celles d'autres fusillades récentes.
M. Obama a en outre défendu une remise à plat du système d'immigration, un sujet auquel certains républicains ont semblé être plus favorables depuis l'élection de novembre, où ils ont été boudés par les électeurs issus des minorités. Un jeune sans-papiers était aussi assis près de Mme Obama.
"Envoyez-moi une loi de réforme globale de l'immigration au cours des prochains mois et je la signerai immédiatement", a promis le président américain.
Sur un autre sujet dont l'avenir devrait être pavé d'embûches au Congrès, M. Obama a appelé les élus à légiférer "rapidement pour protéger les générations futures" du réchauffement climatique, faute de quoi il a promis d'agir par la voie réglementaire.
Sur le plan extérieur, M. Obama a promis une "action ferme" face aux "provocations" de la Corée du Nord, qui avait mené quelques heures plus tôt son troisième essai nucléaire. Il a aussi exhorté les dirigeants iraniens à sortir par la voie diplomatique de la crise provoquée par leur programme nucléaire controversé.
Egalement sur le nucléaire, il a dit vouloir négocier avec la Russie une réduction supplémentaire de l'arsenal des deux pays.
Et il a énoncé l'objectif de rapatrier d'Afghanistan dans les 12 mois à venir plus de la moitié des 66.000 soldats américains déployés sur place. A la fin 2014, "notre guerre en Afghanistan sera terminée", a-t-il assuré.
M. Obama a enfin annoncé le lancement des négociations entre les Etats-Unis et l'Union européenne visant à instaurer une des plus importantes zones de libre-échange dans le monde, évoquée de longue date.
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