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Plaine maraichère de Boulmiougou: Vite des titres fonciers pour sécuriser la production et les producteurs

Vite des titres fonciers pour sécuriser la production et les producteurs

La production de contre -saison est aujourd’hui un pilier important pour l’atteinte de la sécurité alimentaire. De nombreux Burkinabè s’adonnent désormais à ce type d’agriculture. A la plaine de Boulmiougou, ce sont environ 500 producteurs maraichers réunis au sein du groupement Wendsongda qui gagnent leur pitance quotidienne avec le revenu tiré de la vente des choux, salade, concombre, oignon, fraise...qu’ils produisent à longueur de saison. Nous y étions le samedi 30 novembre pour nous imprégner de leurs conditions de travail. Reportage.

 

La plaine maraichère de Boulmiougou est située au côté Ouest de la ville de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso à cheval entre les arrondissements n°7 et 8 sur la route de Bobo Dioulasso. C’est un espace d’environ 60 hectares qui est exploité par plus de 500 maraichers. Idrissa Tiendrébéogo est l’un d’eux. La cinquantaine bien sonnée il exploite une superficie d’environ 50m2. On y trouve des oignons, du maïs et surtout de la salade. « La production de la salade ne prend pas beaucoup de temps. Je peux faire 6 récoltes par an dont une récolte tous les deux mois. » Nous confit-il quand nous lui avons demandé pourquoi la dominance de cette spéculation dans son champ. Ouédraogo Jean Baptiste lui est plus jeune, son espace d’une superficie d’environ 10m2 est dominé par les choux dont les pommes sont déjà bien formées. Entre deux jets d’eau à l’aide d’un arrosoir sur les choux bien verts il nous informe qu’il préfère les choux parce que ça rapporte plus. Les espaces sont aménagés en planches de 4m sur 2. L’eau pour l’arrosage est fournie par des dizaines de puits disséminés à travers la plaine. A raison de 6000 à 7000f CFA par planche Idrissa Tiendrebéogo qui affirme faire 6 récoltes dans l’année peut engranger la somme de 2520000f. Quand on considère le revenu moyen par habitant au niveau national est de moins d’un dollar par jour on peut dire que la production de salade nourrit son homme.

Vite un titre foncier pour chaque producteur

Ce tableau assez reluisant dépeint par les premiers producteurs que nous avons rencontrés cache pourtant mal de nombreuses difficultés. Elles peuvent être résumées au manque d’eau dû à l’ensablement du barrage de Boulmiougou, les problèmes d’écoulement et l’absence de titre foncier pour les exploitants. C’est Ousmane Nikiéma, Secrétaire général du groupement Wendmanegda qui les égrène. Il est l’un des rares producteurs de la plaine à disposer d’une motopompe. Le reste se débrouille avec les puits pour arroser leurs plants. A en croire Ousmane Nikiéma la majorité des exploitants ne sont pas détenteurs d’un titre foncier et cela les expose permanemment à l’expropriation par les propriétaires terriens. Le manque de partenaires préoccupe également les exploitants de cette plaine bien connue pour sa production de fraise, ce fruit exotique à la saveur très appréciée surtout par les enfants. « En dehors de la FAO (NDLR : fonds des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) qui depuis 2007 nous aide avec des engrais, des insecticides et des semences nous n’avons pas d’autres partenaire. » Regrettent M Nikiéma. Le désensablement du barrage et la dotation des exploitants en titres fonciers sont entre autres les doléances des producteurs de la plaine maraichère de Boulmiougou qui existe depuis 1978. En cette période où le gouvernement burkinabè table sur une production de contre-saison record pour assurer la sécurité alimentaire un accent doit être mis sur ces producteurs au regard de leur potentiel et leur proximité avec la capitale.

Idrissa Konditamdé



02/12/2013
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