Présumés putschistes: une première vague déférée à la Maison d’arrêt et de correction ce mardi
Après l’échec de leur coup de force, ils sont nombreux à avoir été interpellés les uns après les autres dans le cadre de l’enquête conduite par les services de la Gendarmerie nationale. En attendant que d’autres présumés putschistes ou complices soient mis aux arrêts dans les prochains jours, il se susurre qu’une première vague d’interpellés sera déférée à la Maison d’arrêt et de correction. Doit-on, pour ce fait, conclure que l’enquête avance à pas de géant?
Tout porte à le croire. Après le sursaut patriotique du peuple burkinabè qui a organisé la résistance et appelé l’armée loyaliste à «prendre ses responsabilités», il est évident que rien ne sera fait dans la dentelle. Depuis le rétablissement des autorités de la Transition, les instructions sont claires et les fins limiers de la Gendarmerie et de la Police travaillent pour débusquer tous ceux qui ont été commanditaires, acteurs, complices ou soutiens de ce coup d’Etat qui a mis à nue les velléités «revanchardes» des nostalgiques de l’ère Compaoré qui éprouvent du mal à accepter leurs conditions présentes.
Ce mardi 6 octobre verra le déferrement de plusieurs présumés putschistes à la Maison d’arrêt et de correction. Ainsi, après près d’une semaine de détention au camp Paspanga, plusieurs personnes interpellées dans le cadre de l’enquête sur le putsch manqué du 17 septembre dernier iront rejoindre les locataires de la Maison d’arrêt et de correction.
Selon notre source, l’une des raisons de ce transfèrement est le manque de places pour accueillir les personnes interpellées. A ce qu’on dit, au fur et à mesure que les jours passent, les locaux de la Gendarmerie se révèlent exigus pour accueillir les présumés putschistes. Pour éviter d’être pris de court de cette «opération de salubrité publique», le dispositif sécuritaire a été renforcé et un périmètre de sécurité jalonnée est organisé autour de cette caserne qui accueille les ex-putschistes.
Pour l’heure, et pour les besoins de l’enquête, les noms de ces nouveaux locataires de la plus grande prison de la capitale n’ont pas été livrés, mais on pourrait imaginer que le gros de la troupe sera essentiellement composé des hommes de main du général Gilbert Diendéré dont le transfert dans cette prison devra comporter des dispositions particulières.
Le point des arrestations:
– Le général Gilbert Diendéré, ex-chef des putschistes après avoir trouvé refuge à l’ambassade du Vatican, il se rend aux autorités burkinabè pour, dit-il, se mettre à la disposition de la justice.
– Le général Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré et candidat recalé à l’élection présidentielle, interpellé pour complicité avec les putschistes. Il a été arrêté dans la journée du mardi 29 septembre 2015. Les deux généraux auraient été présentés au juge d’instruction ce 6 octobre.
– Le colonel-major Boureima Kéré, précédemment Chef d’état-major particulier de la présidence du Faso et Abdoul Karim Traoré, magistrat militaire, proche du général Djibrill Bassolé
– Le commandant Abdoul Aziz Korogo, chef de corps par intérim de l’ex-RSP et le capitaine Abdoulaye Dao, ex-chef de la sécurité présidentielle et porte-parole du même régiment, et Oussène Zoumbri (commandant de compagnie au RSP). Au cours du week-end, des personnalités civiles ont été aussi interpellées. Il s’agit d’Abraham Badolo, responsable de l’Alliance pour la défense de la patrie, une OSC-pro ex-majorité, de Léonce Koné, 2e vice-président du CDP, Hermann Yaméogo, président de l’UNDD, Benjamine Doamba, ex-député du CDP, et actuelle secrétaire provinciale de la NAFA au Kadiogo.
N.B: Cette liste n’est pas exhaustive
W. DAVY
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